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La Banque africaine de développement BAD a vivement codamné ce vendredi les accusations du président de la Banque mondiale, David Malpass, qui a déclaré que certaines banques multilatérales de développement, dont l'institution panafricaine, avaient tendance à octroyer trop rapidement des financements aux Etats africains et donc à aggraver l'endettement de la région.
" Cette déclaration est inexacte et non fondée sur des faits. Il met en cause l'intégrité de la Banque africaine de développement (…) et insinue à tort que nous fonctionnons selon des normes différentes de la Banque mondiale " dénonce l'institution dans sa communication.
Rappelant son rang de 4ème institution la plus transparente au monde selon le rapport 2018 Publish What You Fund la banque a fait part de son engagement en faveur d'une meilleure maîtrise des besoins de financements des pays de la région. Ces actions portent notamment sur des émissions de financements en monnaie locale afin d'atténuer les effets des risques de change, l'appui technique aux Etats afin d'améliorer la mobilisation de ressources internes ou encore l'octroi de financement à des taux compétitifs.
Voir aussi - Afrique : La dette extérieure atteint près de 500 milliards de dollars en 2019, selon la BAD
En l'occurrence, l'African Legal Support Facility (ALSF), membre du groupe de la BAD, apporte son expertise aux Etats membres pour les aider à mieux négocier les clauses fiscales avec les firmes internationales ainsi que les prêts non concessionnels avec des bailleurs bilatéraux.
En outre, l'institution de développement, qui jouit d'une notation AAA, souligne qu'elle bénéficie de financements " à des conditions très compétitives " et réattribue à des conditions favorables à ses Etats membres.
Cependant, la BAD note que dans l'optique " d'une meilleure coordination des prêts et le maintien de normes élevées de transparence ", elle coordonne ses activités de prêt, en particulier celles destinées au secteur public, en étroite collaboration avec les institutions financières internationales dont la Banque mondiale et le FMI.
" Cela comprend le recours aux analyses du FMI et de la Banque mondiale sur la viabilité de la dette (AVD) pour déterminer la composition de notre aide financière aux pays à faible revenu et des approches institutionnelles conjointes pour lutter contre la vulnérabilité de la dette dans les pays du Fonds africain de développement (FAD) et de l'Association internationale de développement (IDA) ", ces deux dernières structures étant les guichets concessionnels respectifs de la BAD et de la Banque mondiale.
A titre de comparaison, le document relève que les opérations de la Banque mondiales en Afrique ont, en 2018, représenté 20,2 milliards de dollars, soit le double de celui de la BAD. De même, au niveau des deux premières économies de la région, le Nigéria et l'Afrique du Sud, l'encours des prêts de la Banque mondiale pour l'exercice 2018 " s'élevait respectivement à 8,3 milliards de dollars et 2,4 milliards de dollars " contre, en ce qui concerne la BAD, " respectivement de 2,1 milliards de dollars et 2,0 milliards de dollars ".
Jean Mermoz Konandi
Publié le 14/02/20 15:54
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