Afrique subsaharienne : La croissance ralentie à 3,4 % en 2022

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ouvre dans 17h13min

 

La croissance en Afrique subsaharienne fléchit à 3,4 % en 2022 contre 4,1% en 2021, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques mondiales publié ce 10 janvier.

Le recul de la croissance dans la région est dû à plusieurs facteurs. D'abord la guerre en Ukraine qui a induit la perturbation des circuits d'approvisionnement mondial de céréales et de produits pétroliers, avec pour conséquence une inflation généralisée qui touche particulièrement le continent.

Avec la hausse des prix, le pouvoir d'achat des populations est directement affecté, entraînant un repli de la demande (de biens et services), impactant directement l'activité économique. D'un autre côté, les Etats, pour tenter de contenir cette inflation, ont massivement eu recours aux subventions qui grèvent les ressources financières publiques entraînant généralement une baisse des investissements publics pourtant un des piliers de la création de richesses et donc de la croissance.

De même, l'intervention des banques centrales avec la hausse des taux directeurs a eu pour effet de renchérir les coûts du crédit, ce qui a tendance à freiner les investissements privés tout aussi porteurs de croissance.

A l'échelle internationale, la hausse des taux d'intérêt et le renchérissement du dollar par rapport aux monnaies africaines ont entraîné une hausse du service de la dette, un autre fardeau qui réduit les marges de manœuvre des Etats. Et également, le contexte mondial marqué par un repli de la croissance a engendré une baisse des cours des produits de base non énergétiques, alors que ces derniers représentent l'essentielle des revenus extérieurs en Afrique subsaharienne. " Le ralentissement important de la croissance mondiale et la chute des prix des produits de base non énergétiques ont pesé sur l'activité économique de l'Afrique subsaharienne, en particulier dans les pays exportateurs de métaux ", a résumé la Banque mondiale dans son rapport.

" La précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté et, l'année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB dans près de la moitié des économies de la région. La viabilité de la dette s'est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d'emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit ", note en outre le document.

Notons par ailleurs que la croissance du PIB en Afrique subsaharienne a également été contrariée par les performances de ses trois principales économies : le Nigéria, l'Afrique du Sud et l'Angola. Au Nigéria, la croissance a replié à 3,1% (contre 3,6% en 2021) sous l'effet des difficultés dans la production d'hydrocarbures et la flambée des prix avec une inflation qui a " dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans ". En Afrique du Sud, deuxième économique de la région, la croissance a fortement chuté à 1,9% en 2022 (contre 4,9% en 2021), sous l'effet de " l'aggravation des pénuries d'électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l'inflation " en plus des perturbations induites par les inondations et grèves enregistrées durant l'année.

La croissance va peu progresser sur ces années

Cela dit, la reprise ne sera que légère en 2023 et 2024 avec des projections respectives de 3,6% et 3,9% selon la Banque mondiale.

" En dépit de l'atténuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l'impact négatif de la pauvreté persistante et de l'insécurité alimentaire sur la croissance, amplifié par d'autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l'endettement élevé, l'incertitude politique, la violence et les conflits ", soutient l'institution.

Toutefois, ces prévisions restent soumises à des risques, notamment un affaissement de l'économie mondiale qui pourrait entraîner alors une chute brutale des cours des matières premières et une dégradation des conditions financières internationales avec la persistance de l'inflation et une hausse des taux.

Mohamed Camara

La Rédaction

Publié le 11/01/23 17:52

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

_B575Qrcj_8a24s7JUDQHdW725oSi450sJSnnI_8EFI False