Afrique subsaharienne : Le service de la dette extérieure suscite des inquiétudes (Fitch)

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Alors que s'est achevée l'initiative de suspension du service de la dette (ISSD), les réserves de change des pays situés en Afrique subsaharienne seront mises à rude épreuve au cours des 3 prochaines années. Dans une récente publication, Fitch Ratings, s'appuyant sur des données de la Banque Mondiale, explique que les paiements au titre du service de la dette extérieure de ces États (hors Afrique du Sud) resteraient sur une courbe ascendante au cours du prochain triennat, soit 22,3 milliards de dollars en 2023, 25 milliards de dollars en 2024 et 26,8 milliards de dollars en 2025.
 
Les projections de Fitch ne prennent pas en compte le Ghana et la Zambie, en raison des incertitudes quant à la manière dont la restructuration de la dette affectera leurs paiements. Les autres pays sont attendus dès 2023 pour le versement d'intérêts, notamment le Nigéria, le Rwanda, la Côte d'Ivoire et le Gabon avec des paiements respectifs de 500 millions de dollars, 61 millions dollars, 56 millions dollars et 37 millions de dollars.
 
En 2024, ces paiements devraient connaître une progression de 12% avec d'importantes échéances notamment celle du Kenya (2 milliards $) et de l'Éthiopie (1 milliard $). La Côte d'Ivoire, elle, fera face à des paiements obligataires globaux de 196 millions de dollars, le Bénin de 63 millions $ et le Gabon de 37 millions $. Ces pays reviendront également en 2025 ce qui fera progresser de 7% la courbe du remboursement. Le Cameroun est également attendu sur le marché international de la dette pour honorer le remboursement du principal sur son euro-obligation de 2015 avec des versements annuels de 50 millions de dollars entre 2023 et 2025.
 
Selon Fitch, ces échéances augurent de grosses tensions de liquidités et devraient ponctionner une bonne partie des réserves de changes de certains États provoquant une " grave instabilité macroéconomique ". Par exemple, les paiements sur la dette étrangère devraient représenter plus du quart des réserves en devises de l'Ethiopie, du Kenya, du Mozambique ou encore du Congo. Une situation qui va donner lieu à l'abaissement de la note de plusieurs souverains: " le paiement du service de la dette via des prélèvements sur les réserves pourrait ajouter à la pression à la baisse sur les notations souveraines de plusieurs pays " insiste l'agence.
 
Les inquiétudes de Fitch vont assurément donner matière aux prêteurs internationaux pour justifier un relèvement de leurs primes lors des futures sorties de ces pays pour qui l'endettement constitue l'un des leviers principaux pour couvrir les besoins de financement du développement. " L'accès aux marchés internationaux de la dette pourrait s'améliorer pour les souverains d'Afrique Subsaharienne entre 2023-2025 si les taux d'intérêt mondiaux chutent par rapport à leurs sommets cycliques ou si le sentiment des investisseurs internationaux s'améliore, facilitant le refinancement ".  
 
 Fernand Ghokeng

La Rédaction

Publié le 21/12/22 19:06

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