La redevance d'usure de la route (RUR) devrait constituer en 2026 l'une des principales recettes parafiscales du Gabon, selon les prévisions du Projet de Loi de Finances (PLF) 2026. Le document fait apparaître une projection de 54,59 milliards FCFA pour cette seule redevance, soit une hausse marquée par rapport à l'exercice 2025. Cette progression s'inscrit dans un contexte de renforcement du recouvrement des taxes liées à la mobilité, notamment pour soutenir les investissements dans le réseau routier national. Le PLF 2026 confirme ainsi l'importance croissante de la RUR dans la structure des recettes affectées de l'État.
La répartition de cette ressource est strictement encadrée. Conformément au tableau d'affectation des recettes, 90%, soit plus de 51,5 milliards FCFA, seront versés au compte d'affectation spéciale (CAS) dédié à l'entretien du patrimoine routier de l'État. Ce compte finance directement les travaux de réhabilitation, de maintenance et d'amélioration du réseau routier. Les 10% restants, représentant environ 3,04 milliards FCFA, iront au CAS destiné à la valorisation du patrimoine de l'État, qui englobe des actions de gestion et de protection du domaine public.
Cette affectation duale traduit la volonté du gouvernement de sécuriser des ressources dédiées à la préservation des infrastructures tout en renforçant la maîtrise du patrimoine public. Le fait que la quasi-totalité de la redevance soit dirigée vers l'entretien routier témoigne de la priorité accordée à la remise à niveau d'un réseau dégradé, dont la qualité conditionne à la fois la compétitivité logistique du pays et les conditions de vie des populations. La montée en puissance de la RUR constitue donc un levier stratégique pour financer la politique d'aménagement du territoire.
Par ailleurs, l'augmentation de près de 46% de la RUR par rapport à 2025, soit un gain supplémentaire de plus de 17 milliards FCFA, confirme l'ambition des autorités de renforcer ce poste de recettes. Cette dynamique repose probablement sur un élargissement de l'assiette, un meilleur contrôle ou une amélioration de la collecte, bien que le document n'en détaille pas les mécanismes. Quoi qu'il en soit, la RUR s'impose en 2026 comme une source essentielle de financement des infrastructures routières, au cœur de la stratégie de modernisation des équipements publics.
La Rédaction
Publié le 02/12/25 09:37