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La Banque d'Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a approuvé une facilité de financement de 120 millions de dollars américains au bénéfice d'Engineers & Planners (E&P), une entreprise ghanéenne active dans le BTP et l'exploitation minière. L'objectif : permettre à E&P de racheter le projet aurifère Black Volta, situé dans la région du Haut Ghana occidental. À terme, cette opération pourrait faire de la société la première entreprise minière entièrement détenue par des Ghanéens.
Cette annonce, officialisée lors d'une cérémonie en présence de hauts responsables publics, marque une nouvelle étape dans la volonté de la BIDC de soutenir des projets stratégiques à fort impact régional. Pour George Agyekum Donkor, président de la Banque, " le soutien au projet aurifère de Black Volta reflète notre engagement en faveur d'une croissance inclusive, qui garantit que les richesses naturelles profitent aux économies et aux communautés locales. "
Le secteur aurifère, qui représente 57 % des recettes d'exportation du Ghana en 2024, reste un pilier de l'économie nationale. L'investissement vise à renforcer les capacités locales, tout en promouvant la création de valeur ajoutée dans un cadre de durabilité environnementale.
Une mine au cœur d'un litige international
Mais derrière cette avancée institutionnelle, le projet Black Volta est loin d'être un long fleuve tranquille. Il fait l'objet d'un contentieux judiciaire entre E&P et Azumah Resources, société australienne détentrice du permis minier, filiale du fonds Ibaera Capital. Selon les informations disponibles, Engineers & Planners avait initialement été engagée comme sous-traitante pour les travaux de génie civil sur le site, avant de voir son contrat résilié en décembre 2024 par Azumah pour manquements présumés à ses obligations contractuelles.
Depuis, E&P a saisi la Chambre de commerce internationale (CCI) de Londres, réclamant plus de 100 millions de dollars au titre de dommages et intérêts. Azumah, de son côté, a répliqué par une contre-plainte, l'accusant notamment de détournements de fonds, de défauts de performance et d'actes non autorisés commis par ses agents. L'arbitrage est en cours, présidé par un panel international comprenant l'avocate nigériane Funke Adekoya SAN.
Simultanément, E&P a engagé une procédure en diffamation contre l'activiste et analyste Bright Simons, qu'elle accuse d'avoir tenu des propos mensongers sur la santé financière et la gouvernance du groupe.
Azumah relance les travaux malgré le flou
Malgré ces tensions, Azumah Resources poursuit les travaux sur le site minier. Le 4 juillet dernier, la société a annoncé le lancement officiel de la phase de construction, affirmant avoir sécurisé les autorisations réglementaires nécessaires auprès de la Minerals Commission. Plus de 1 000 emplois sont annoncés pour la phase initiale du chantier, tandis que les infrastructures minières et le processus de recrutement ont déjà été enclenchés.
Dans un communiqué, Azumah a vigoureusement nié toute vente ou partenariat avec E&P, dénonçant même comme " faux et trompeur " un document d'invitation à une prétendue cérémonie de signature coorganisée par les deux parties.
Selon l'étude de faisabilité publiée par Ibaera Capital, le projet Black Volta affiche des réserves estimées à 1,37 million d'onces, pour une durée de vie de 11 ans. Sa capacité annuelle est projetée à 163 000 onces durant les cinq premières années d'exploitation, ce qui représenterait environ 3 % de la production nationale.
La Rédaction
Publié le 08/07/25 11:08
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