UEMOA : Le Niger, seul pays en proie à une inflation à deux chiffres

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Après une période de relative stabilité des prix dans l'UEMOA, avec un taux d'inflation oscillant en dessous de 3% entre octobre 2023 et mars 2024, la tendance s'est inversée. En mai 2024, l'inflation a atteint 4,3%, après 3,7% en avril, signalant une nouvelle montée des tensions sur les prix.

Cette poussée inflationniste est principalement due à l'augmentation des prix des produits alimentaires, dont la contribution à la hausse du niveau général des prix s'est élevée à 2,9 points de pourcentage en mai, après 2,3 points en avril contre 1,5 point en mars.

Cette flambée des prix des denrées alimentaires s'explique par un contexte mondial instable, marqué par des conflits, notamment la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas. Parmi les conséquences de cette situation figurent les attaques contre les navires en mer Rouge, qui ont entraîné une augmentation significative des coûts du fret maritime, ces derniers ayant plus que triplé depuis le début de l'année.

Pour les pays importateurs nets de produits alimentaires comme ceux de la zone UEMOA, cette situation a accéléré la hausse des prix. Le Niger, particulièrement affecté, a enregistré un taux d'inflation à deux chiffres, atteignant 13% en mai 2024, après 11% en avril.

Cette forte inflation au Niger est également exacerbée par les sanctions économiques et financières imposées par la CEDEAO à la suite du coup d'État du 26 juillet 2023 et qui ont duré jusqu'au 24 février 2024. Depuis cette date, la hausse du niveau général dans ce pays n'a cessé de prendre des proportions inquiétantes.

La Côte d'Ivoire, avec un taux d'inflation de 4,9% en mai, suit le Niger, tandis que le Togo et le Burkina Faso affichent des taux respectifs de 3,9% et 3,4%.

Au total, cette situation souligne les défis persistants auxquels la BCEAO est confrontée pour maintenir la stabilité des prix de manière durable dans tous les pays de l'Union. La conjoncture mondiale volatile et les particularités locales, telles que les sanctions économiques et les conflits internes, compliquent la tâche de la Banque centrale, rendant nécessaire une vigilance accrue et des politiques adaptées pour atténuer les effets inflationnistes et soutenir la stabilité économique de la région.

Dr Ange Ponou

Publié le 08/07/24 09:09

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