Gabon : Comment l’État veut redorer le blason des entreprises publiques

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C'est la fin de l'ère des nominations politiques dans les conseils d'administration. Le gouvernement gabonais a adopté un décret qui redéfinit en profondeur les règles de désignation des administrateurs représentant l'État dans les entreprises publiques. Désormais, seuls les agents publics en activité, disposant d'une expérience avérée, d'une compétence reconnue et d'une moralité exemplaire pourront occuper ces postes. Une mesure qui s'inscrit dans la volonté du gouvernement de réformer une gouvernance trop souvent plombée par le favoritisme et la faible performance.

Selon les chiffres communiqués en 2024 par la Direction générale des Participations, sur près de 80 entreprises publiques recensées, seules 25% étaient rentables. La plupart accumulent des dettes, peinent à payer leurs fournisseurs ou dépendent directement du budget de l'État pour survivre. Ces dysfonctionnements trouvent souvent leur origine dans une gestion pour le moins hasardeuse des conseils d'administration, où les représentants de l'État n'étaient pas toujours choisis sur la base de critères professionnels. Le nouveau texte vise donc à professionnaliser ces instances et à faire des administrateurs de véritables gardiens de la performance et de la transparence.

La réforme entend également instaurer une culture de la reddition des comptes. Les administrateurs de l'État devront désormais justifier de leur action, participer activement aux réunions, comprendre les enjeux financiers des entreprises et défendre l'intérêt général avant toute autre considération. Le ministère de l'Économie prévoit de mettre en place un mécanisme d'évaluation périodique pour mesurer leur efficacité et sanctionner les absences injustifiées ou les manquements à l'éthique.

C'est une approche nouvelle qui fait écho aux pratiques du Sénégal par exemple, où la professionnalisation des administrateurs publics a contribué à redresser plusieurs sociétés d'État déficitaires. L'État ne veut plus être un actionnaire passif, mais un partenaire stratégique. Les entreprises publiques gabonaises représentent un poids économique considérable, gérant ensemble plus de 1500 milliards de FCFA d'actifs. En redonnant du sens aux conseils d'administration, le gouvernement espère non seulement améliorer leur rentabilité, mais aussi restaurer la confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds.

Idrissa Diakité

La Rédaction

Publié le 31/10/25 15:52

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