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Le Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement, confirme son rôle central dans la stratégie de développement du Ghana. Selon la fiche d'information officielle publiée le 7 octobre 2025, le FAD a engagé 1,86 milliard de dollars dans 68 projets, dont 56 achevés et 12 en cours.
Ces interventions couvrent les piliers de la croissance inclusive : agriculture, transport, énergie, finance et services sociaux.
La répartition sectorielle des engagements traduit la diversification de l'appui : multisectoriel (561 millions USD), transport (515 millions USD), agriculture et développement rural (353 millions USD), énergie (151 millions USD), social (115 millions USD) et finance (93,90 millions USD).
L'accent mis sur les infrastructures de transport montre une volonté de désenclaver les zones de production et de stimuler les échanges. Des projets emblématiques comme la réhabilitation du corridor Fufulso–Sawla (150 millions USD) ou le programme routier du corridor Est témoignent d'une approche territoriale de la croissance. À cela s'ajoute le transport urbain d'Accra, avec l'échangeur de Pokuase, financé à plus de 80 millions USD, qui illustre l'ambition du Ghana de moderniser ses infrastructures urbaines tout en fluidifiant la mobilité.
L'agriculture, pivot de la sécurité alimentaire et de l'emploi
Le secteur agricole reste l'un des bénéficiaires majeurs du soutien du FAD. Avec 21 projets cumulant 353 millions de dollars, le Ghana mise sur la transformation de ses chaînes de valeur rurales. Des initiatives telles que le Projet de développement de la chaîne de valeur agricole de la Savane (29,8 millions USD) ou le Programme d'investissement dans la Savane (27,4 millions USD) visent à renforcer la productivité et la résilience climatique dans les régions septentrionales.
Ces programmes combinent appui technique, accès au financement et réhabilitation des infrastructures rurales, contribuant à une meilleure sécurité alimentaire et à la création d'emplois agricoles durables.
Une approche intégrée du développement
La force du FAD au Ghana réside dans sa capacité à connecter les secteurs. L'appui au Programme de consolidation budgétaire et de relance économique (106,8 millions USD) complète les investissements physiques par un soutien institutionnel. Dans le domaine financier, la Banque de développement du Ghana et la Banque de développement agricole bénéficient de lignes de crédit totalisant près de 70 millions USD, destinées à renforcer le financement des PME et du monde rural.
Dans l'énergie, les projets d'interconnexion régionale et d'électrification solaire démontrent l'ambition du pays de conjuguer intégration sous-régionale et transition énergétique. Le mini-réseau solaire SREP et le projet d'interconnexion Ghana–Togo–Bénin traduisent cette logique d'ouverture et de durabilité.
Des résultats tangibles et un modèle pour la sous-région
En 2025, près de 80% des financements du FAD au Ghana sont concentrés sur des projets terminés, signe d'une efficacité opérationnelle rare dans la région. Le pays a ainsi consolidé son réseau routier, amélioré l'accès à l'eau potable et diversifié ses sources d'énergie. Ces investissements soutiennent la stratégie nationale de transformation économique et la politique de relance post-crise.
Au-delà des chiffres, le cas ghanéen symbolise une nouvelle génération de partenariats de développement où l'investissement public est catalyseur de capitaux privés et d'innovation institutionnelle. La Banque africaine de développement y voit un laboratoire de l'''intégration pragmatique'', alliant rigueur financière, inclusion sociale et ancrage local.
Dans un contexte où de nombreux États africains révisent leurs politiques de dette et de financement, le Ghana offre un contre-exemple : celui d'une gouvernance de projet efficace, adossée à un partenariat de long terme avec le FAD.
La Rédaction
Publié le 31/10/25 15:48