La BRVM en 2019 : Une nouvelle année sans étincelle

Le marché boursier régional de la BRVM enregistre une nouvelle année dans le rouge avec le repli de ses deux indices phares. Le BRVM 10 qui accueille les 10 actions les plus liquides du marché, a accusé un retrait de 3,40% tandis que le BRVM Composite a baissé de 7,55%.

Comparé à l'exercice 2018 où les deux indices avaient respectivement replié de 29,72% et 29,14%, le marché a ralenti sa tendance baissière, même si après 4 ans de baisse consécutive, les indices atteignent leur plus bas historique. Cette nouvelle baisse est sûrement un coup dur pour les investisseurs de court terme qui voient leurs actifs perdre de la valeur, mais laisse les investisseurs de long terme moins inquiets. En effet, sur 10 ans, le BRVM 10 reste dans le vert avec une hausse de 3,84% tout comme le BRVM Composite qui présente un gain de 20,59% d'après les données de la BRVM.                                              

" La bourse est un investissement de long terme, il faut que les acteurs du marché le comprennent ", a cru devoir encore insister Edoh Kossi Amenounvé, le directeur général de la BRVM au cours de la présentation du bilan de l'exercice 2019 du marché ce mardi à Abidjan.

Cependant, la morosité de l'heure prépare l'euphorie de demain, diront les spécialistes, au regard du niveau bas actuel des cours qui présagent d'une remontée (spectaculaire ?) désormais quasiment inévitable.

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Comment expliquer cette baisse ?

Alors comment expliquer cette nouvelle contreperformance  dans une zone UEMOA qui enregistre plus de 6% de croissance en 2019 ? Cela, d'autant plus que les résultats périodiques de bon nombre de sociétés restent attrayants.

Au niveau international, les taux directeurs particulièrement bas, voire négatifs, ont poussé les investisseurs à se ruer vers les marchés actions des pays développés et sur les marchés obligataires des pays émergents. Résultat des courses, une année exceptionnelle sur ces marchés.  L'on notera par exemple des hausses de 26,37% pour le CAC 40 en France, 25,48% pour le DAX en Allemagne, 28,88% pour le S&P 500 (aux Etats-Unis) ou encore un gain de 15,42% pour le MSCI Marchés émergents.

A ce contexte mondial, il faut ajouter des raisons endogènes. La directive de la CIMA qui impose aux compagnies d'assurance de relever leur niveau de capital a contribué au désengagement déjà entamé de ces investisseurs institutionnels du marché.

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En outre, l'absence de communication financière régulière des sociétés cotées, au-delà des publications des résultats périodiques, est présentée par la BRVM comme une grande faiblesse à corriger. " Au-delà des résultats trimestriels, les sociétés doivent communiquer pour montrer aux investisseurs qu'elles sont dans une bonne dynamique de création de valeur et les mettre ainsi davantage en confiance ", a vivement exhorté Kossi Amenounvé.

Qu'en est-il des autres marchés africains ?

En Afrique de l'ouest, les bourses du Ghana et du Nigéria n'ont pas fait meilleure fortune. L'indice phare de la bourse ghanéenne, le GSE CI a baissé de 12,25% en monnaie locale, mais de 24,56% en dollar et 22,92% en euro. A Lagos, le NGSE ASI a replié de 14,6% en naira et respectivement de 14,21% et 12,13% en dollar et en euro.

L'on notera la belle performance de la bourse du Kenya qui enregistre une hausse de 19,12% en dollars et celle du Maroc qui note une hausse de 7,11% du MASI en dirham (+7,07% en dollars).

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Jean Mermoz Konandi

Publié le 14/01/20 18:33