La BRVM en 2020 : Bilan d’une année dans le sillage du Covid-19

BRVM30000000 - BRVM30
La BRVM Ouvre dans 17h55min

Dr Edoh Kossi Amenounvé, le directeur général de la BRVM, a présenté ce 20 janvier le bilan de l'institution qu'il dirige au cours d'une conférence de presse. 

Le retournement de la conjoncture espérée à la BRVM ne sera pas pour 2020, une année qui a vu la tempête de la Covid-19 balayer les places financières de par le monde. Le marché régional de l'UEMOA a en effet vu ses indices phares replier pour la cinquième année de suite. Le BRVM Composite a accusé en effet, au terme de 2020, une baisse de 8,71% quand le BRVM 10 s'est inscrit en retrait de 12,23%.

Dans le détail, les indices sectoriels ont eu des fortunes diverses. Le ‘'BRVM Autres secteurs'', qui comprend uniquement SETAO Côte d'Ivoire, filiale de Bouygues,  a cartonné avec une progression de 14,29%, tout comme le ‘'BRVM Agriculture'' et le ‘'BRVM Transport'' qui ont fini l'année dans le vert. A l'inverse, les 4 autres indices sectoriels ont soldé l'exercice en baisse y compris le ‘'BRVM Finances'' qui regroupe les valeurs bancaires du marché.

Au niveau du continent africain, seules les places de Johannesburg et du Nigéria ont sorti leur épingle du jeu en clôturant l'année en hausse dans le lot des 8 principales bourses de la région. Le Nigeria Stock Exchange (NGSE), avec une progression de son indice phare (ASI) de 50,03%, a réalisé la meilleure performance mondiale ! Les autres places ont achevé l'année en berne comme celles du Ghana qui a reculé de 14,09% et de Casablanca qui a baissé de 7,27%.

Sur les autres places mondiales, à l'exception de l'Europe où les indices de référence ont viré au rouge, ceux de l'Asie et de l'Amérique présentent plutôt une forme ‘'insolente''. Le Nasdaq et le S&P500, aux Etats-Unis, ont bondi respectivement de 43,64% et 16,26% quand le Kospi (Corée du Sud) et le Nikkei 225 (Japon) enregistraient des performances de 30,75% et 16,01%.

Au-delà des indices boursiers

Il est certes donné de constater que le BRVM composite, l'indice de référence du marché régional, a replié, mais le marché dans son ensemble n'a pas perdu de sa dynamique et de son potentiel avec un intérêt des acteurs qui ne s'est pas démenti.

Entre janvier et décembre 2020, la capitalisation du marché action comprenant 46 titres cotés est restée quasiment stable à 4 368 milliards FCFA. Une situation qui s'explique bien par le repli de la valeur des actions en dépit des performances globalement positives des sociétés cotées. Il s'en suit qu'en moyenne, le PER (ratio prix de l'action/profit) est passé d'environ 17,23 en 2017 à 10,03 fin 2020. Une évolution qui traduit le fait qu'il est plus rentable d'investir à la BRVM qu'il ne l'était il y a 4 ans. Mais le marché reste confronté à la forte baisse du ratio de liquidité qui est passé à 3,60% (21,5% en 2017), ce qui veut dire qu'il est de plus en plus difficile d'acheter ou vendre des actions.

Pour sa part, le marché obligation a été plus dynamique avec une capitalisation de 6 051 milliards FCFA (83 lignes obligataires), en progression de 39% entre janvier et décembre 2020. Un dynamisme qui a notamment été alimentée par cotation de l'obligation de 100 milliards FCFA de SONATEL et du fonds de titrisation de NSIA Banque Côte d'Ivoire. Il faut ici relever que durant l'année écoulée, un peu plus de 2 377 milliards FCFA ont été introduit sur ce compartiment (à travers une trentaine de nouvelles lignes).

Le dilemme des investisseurs

Les investisseurs à la BRVM qui ont patienté ces 5 dernières années vont continuer à scruter l'horizon en 2021. Une année qui laisse planer des incertitudes au regard des difficultés à contenir l'évolution de la crise du Covid-19 au niveau mondial. Un contexte qui ne permet pas à l'état actuel de présager de la dynamique du marché et qui laisse ces derniers dans un dilemme, entre sortir de leur position avec des pertes ou patienter dans l'espoir de voir l'horizon s'éclaircir un peu plus avec la remontée des cours. Une dernière perspective qui pourrait alors sonner le retour aux années fastes du début de la décennie 2010.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 20/01/21 19:24

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

jRIN9ntm4y1-GucdSkfCgwaMCOzfU27QqC9LTwPg11Q False