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La lutte contre les effets économiques et sociaux pervers de la pandémie de la Covid-19, a obligé tous les gouvernements du continent africain à la mise en place de politiques budgétaires résolument expansionnistes avec l'adoption d'ambitieux plans de relance quel que soit le type d'économie.
Cet expansionnisme budgétaire devrait encore aggraver les déficits publics du continent en raison de l'augmentation significative des dépenses publiques liées à la pandémie de la Covid-19 associée au recul des recettes publiques, notamment expliqué par la baisse des exportations des produits de base.
Ainsi, selon la Banque africaine de développement (BAD), les déficits devraient doubler en 2020 pour atteindre 8% du PIB dans le scénario de base et 9% dans le scénario pessimiste.
Les déficits budgétaires devraient au moins doubler en Afrique
Source : BAD
Ces déficits qui seront financés par des emprunts supplémentaires, vont provoquer un alourdissement du fardeau de la dette des économies africaines, accroissant ainsi la probabilité d'une crise généralisée et profonde de la dette souveraine du continent si la pandémie n'est pas correctement gérée.
Alors qu'une dizaine de pays (Mauritanie, République du Congo, Angola, Soudan, Zambie, Mozambique, …) sur le continent sont surendettés, la BAD prévoit le ratio dettes/PIB de nombreux pays africains devrait augmenter de 10 points de pourcentage avec le contexte de la Covid-19.
Le ratio dette/PIB devrait encore augmenter sur le continent
Source : BAD
" Cette augmentation probable de la dette souveraine est particulièrement inquiétante en Afrique en raison de la modification de sa structure de risque, résultat de la part croissante de la dette commerciale, des euro-obligations, d'autres créances privées et du fort libellé en devises de la dette africaine ", s'alarme l'institution financière panafricaine dans son rapport.
En effet, la dette de l'Afrique, davantage orientée vers le marché commercial, la rend plus coûteuse et plus risquée qu'auparavant.
Voir aussi - Afrique : La dette extérieure atteint près de 500 milliards de dollars en 2019, selon la BAD
C'est cette situation qui explique notamment l'augmentation du service de la dette dans certains pays qui représente jusqu'à 25% des recettes d'exportation. Ce qui signifie que ces gouvernements devront faire face pendant cette crise sanitaire à des compromis difficiles : " respecter les obligations de la dette ou dépenser au niveau national pour contenir et amortir les impacts de la pandémie de la COVID–19 ".
Voir aussi - Covid-19 : Accord sur un moratoire international au sujet de la dette des pays pauvres
C'est donc là, tout le sens du moratoire (suspension) sur le paiement du service de la dette accordé notamment par la BAD et d'autres créanciers multilatéraux (FMI, Banque mondiale, …) aux pays africains ; une véritable bouée de sauvetage pour bon nombre d'entre eux.
Dr Ange Ponou
Publié le 09/07/20 12:26
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