Notation financière : Fitch Ratings reconduit le B- du Gabon

Le Gabon a manifestement bien orienté ses finances publiques au point de voir l'agence de notation Fitch Ratings reconduire cette année sa note de crédit B-, après avoir frôlé, il y a un peu plus d'un an, le défaut de paiement. 

Dans une dernière évaluation publiée ce 4 mars, l'agence a attribué le B- à long terme avec une perspective stable, mettant en avant la hausse des cours du pétrole dont le pays reste malheureusement fortement dépendant. 

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Le B-, une catégorie dans laquelle se retrouve nombre de pays en développement traduit un profil de crédit spéculatif avec un risque de remboursement des créances incertains du fait des critères propres à l'agence. 

Dans son analyse, Fitch souligne que Libreville est en condition pour voir fléchir significativement la pression budgétaire. Etabli sur la base d'un cours du pétrole à 60 dollars le baril, le budget 2022 va certainement profiter de la crise russo-ukrainienne qui entraîne l'envolée du prix de l'or noir qui était sur une pente ascendante. Le déficit du budgétaire devrait ainsi s'établir à un niveau faible de 0,5% du PIB (selon les projections de Fitch), dans le sillage de celui de 2021 (0,6% du PIB) contre 2,5% en 2020. 

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Toutefois, le pays reste fragilisé par des difficultés récurrentes " pour obtenir les financements prévus auprès des créanciers publics, ce qui met en évidence les faiblesses de la gestion des finances publiques et la flexibilité limitée du financement ". Autrement dit, le Gabon peine à mobiliser les ressources budgétisées auprès des institutions financières, ce qui reste problématique pour ses finances. A titre d'illustration, " en 2021, le Gabon n'a pas reçu de financement pourtant budgétisé de la Banque africaine de développement (72 millions de dollars) et le décaissement du FMI de 108 millions de dollars représentait la moitié du montant attendu par les autorités ", souligne le rapport. 

Baisse de la dette et reprise de la croissance 

Le regain des ressources publiques et la relance de l'économie devraient conduire à la baisse de la dette qui a replié à 70% du PIB en 2021 (contre 77,4% en 2020) et qui devrait chuter à 64,5% d'ici 2023. Une évolution positive alors que la croissance économique devrait repartir à 2,9% cette année contre 1,6% l'année dernière. Une tendance qui devrait se maintenir selon l'agence qui table sur une bonne performance des exportations des secteurs non pétroliers, " , notamment les mines, l'agro-industrie et la foresterie " ainsi qu'une dynamique portée par " des investissements dans les infrastructures, le développement de zones économiques spéciales et des partenariats public-privé ". 

Au niveau du pétrole, la production " à moyen " devrait se maintenir en moyenne à 200 000 barils par jour contre 201 600 b/j en 2021 et 216 200 b/j en 2020) en raison notamment du vieillissement de certains gisements.

Evolution de la notation 

Fitch Ratings estime que la note attribuée au Gabon pourrait être dégradée en cas de reprise des tendances à la hausse du ratio d'endettement du fait d'une remontée des dépenses publiques à même d'aggraver le déficit budgétaire. 

A l'inverse, une bonne dynamique des secteurs non pétroliers et une plus grande diversification de l'économie à même de soutenir la hausse des recettes publiques (non pétrolières) serait un bon signal.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 08/03/22 16:37