Sénégal : Macky Sall donne sa version sur la "dette cachée"

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Au Sénégal, la polémique sur l'affaire dite " dette cachée " continue d'enfler. Cette fois-ci, c'est l'ancien président de la République Macky Sall qui a pris la parole, lundi soir, après plusieurs mois de réserve loin de Dakar. Prenant part à un panel du Think Tank, Atlantic Council, à Washington, il s'est dit surpris par cette histoire, qu'il qualifie " d'impossible ".

" J'ai été le premier surpris à entendre parler de dette cachée parce que c'est un non-sens. Une dette publique, on ne peut pas la cacher par définition. Elle suppose un engagement d'un gouvernement vis à vis du bailleur, c'est une convention financière qui est d'abord autorisée, du moins un avis de la cour suprême est requis pour chaque convention de dette internationale ", a répliqué Macky Sall, aux actuels gouvernants du pays.

Pour lui, cette instance majeure du dispositif juridique sénégalais a été consultée à chaque fois que le pays devait lever des fonds pour voir la conformité de l'opération par rapport aux conventions internationales. Fort de cela, il estime que c'est un faux débat de parler de " dette cachée ".

Selon lui, les devises étrangères mobilisées sont ensuite " déposées auprès de la Bceao qui assure le change ". " Cette dette en devise quand elle vient, elle passe par la Bceao. Elle la convertit et émet ensuite de la monnaie locale qu'elle donne au Gouvernement du Sénégal. Il est impossible de cacher la dette avec tout ce processus ", a ajouté Macky Sall, assurant que toutes les opérations ont été effectuées en toute transparence et dans les règles de l'art.

À l'en croire, les montants levés ont permis d'accélérer le développement. " Nous avons multiplié et accéléré l'accès à l'électricité, et construit des infrastructures que le pays n'a jamais eu. J'ai fait choix car j'avais la confiance des partenaires qui ont prêté de l'argent afin de favoriser le développement du pays marqué par des projets tels que le Train express régional, un système de transport multimodal. L'argent a servi à développer le pays ", s'est défendu Macky Sall.

Le ministre de l'Économie sonne la riposte

Quelques minutes après la sortie de l'ancien président de la République, Macky Sall, le ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr a porté la réplique.  Pour lui, le Fonds Monétaire International expliquera lors de son Conseil d'Administration sur la transmission de données erronées par le Sénégal, comment le cadrage macroéconomique avant la découverte et après se tient et comment les données peuvent être cohérentes avant et après sur le plan de leur interprétation.

À l'en croire, les paiements effectués directement à l'étranger ne transitent pas par la banque centrale. " Des décaissements effectués sur ressources extérieures délibérément omis dans les déficits rapportés ne sont pas dans la dette comptabilisée non plus. Le remboursement de dettes par contre est inévitable et nécessairement connu du trésor qui a fait le service de la dette ", a dit Abdourahmane Sarr.

Pour lui, le FMI devra également expliquer à son Conseil d'administration que la dette du Sénégal demeure soutenable. En septembre 2024, à l'issue de l'audit des Finances publiques, le premier ministre Ousmane Sonko avait déclaré qu'une " dette cachée " du Senegal d'un montant de près de 2 000 milliards FCFA avait être découverte.

Mouhamadou Dieng

Publié le 30/09/25 09:16

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