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La BCEAO a publié ce 14 mars 2019 son rapport sur la situation monétaire dans l'UMOA en 2018.
Il ressort a priori que la situation monétaire a été marquée par une augmentation notable de la masse monétaire de 3 065,3 milliards FCFA à fin décembre 2018, soit une variation de 12,4% par rapport à décembre de 2017. Cette progression, selon le rapport, est à mettre à l'actif de l'accroissement des actifs extérieurs nets, estimé à 28,8% et conjugué à celui des créances intérieures de 9,4%.
Au niveau de l'analyse des conditions de refinancement des banques commerciales, le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d'injection de liquidité s'est établi à 4,01% à fin décembre 2018 contre 4,12% un an plutôt.
La priorité au refinancement de la dette
Le marché régional de la dette publique a été relativement moins animé, note le rapport. En effet, sur une prévision initiale de 3 919 milliards FCFA, ce sont finalement 3 277,6 milliards FCFA qui ont été mobilisés par les pouvoirs publics de l'UMOA durant l'année 2018 contre 3 700,1 milliards FCFA un an plutôt.
Selon le rapport, le repli constaté de 422,5 milliards FCFA par rapport à l'année précédente, s'explique par une moindre présence de la Côte d'Ivoire sur le marché financier régional et l'absence du Sénégal au cours de l'année.
En conséquence, les émissions nettes se sont établies à 342,9 milliards FCFA contre 1008,4 milliards FCFA un an plus tôt. Concrètement, cela signifie que sur les 3 277,6 milliards FCFA levés par les Etats en 2018, seulement 342,9 milliards FCFA ont servi au financement de nouveaux projets, le reste ayant été consacré au paiement des dettes antérieures. Un montant en baisse de 66% par rapport aux 1008,4 milliards FCFA consacrés aux nouveaux investissements publics en 2017.
Par ailleurs, le rapport rappelle que les obligations du Trésor ont représenté 54,6% des ressources levées sur le marché contre 57,3% en 2017.
L'encours global des titres publics s'est inscrit en hausse de 3,56% pour se situer à 9 972,7 milliards FCFA à fin décembre 2018 contre 9 629,8 milliards FCFA. La structure de cet encours reste dominée par les obligations qui représentent 89% du total.
Pour rappel, le calendrier provisoire des émissions annonce un objectif de 3 413 milliards FCFA pour l'année 2019. Un chiffre en hausse de 4,1% par rapport aux réalisations de 2018.
Environ 4 milliards de dollars d'eurobonds levés
L'année 2018 a également vu deux Etats de l'Union, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, sollicités les investisseurs internationaux via l'émission d'eurobonds.
Dans les détails, la Côte d'Ivoire a mobilisé 1,7 milliards d'euros, soit 1 115 milliards FCFA. Ces ressources ont été levées en deux tranches égales, pour des maturités respectives de 12 ans au taux de 5,250% et de 30 ans au taux de 6,625%.
Quant au Sénégal, il s'agit également d'une émission en deux tranches. La première tranche concerne la mobilisation de 1 milliard de dollar USD, soit 531,2 milliards FCFA au taux d'intérêt de 6,75% sur 30 ans. La deuxième tranche porte quant à elle sur un montant de 1 milliard d'euros, soit 656 milliards FCFA au taux de 4,75% sur 10 ans.
Dr Ange Ponou
Publié le 20/03/19 15:36
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