La Côte d'Ivoire ouvre sa nouvelle campagne cacaoyère sous le signe d'une envolée sans précédent. Le prix bord-champ garanti aux producteurs est fixé à 2 800 FCFA le kilo pour la campagne principale 2025-2026, un niveau inédit qui reflète à la fois la tension des marchés mondiaux et la volonté des autorités d'accroître les revenus paysans.
En deux ans, le prix minimum garanti a connu une hausse significative de 67%, passant de 1 500 FCFA en 2023-2024 à 1 800 FCFA en 2024-2025, puis 2 200 FCFA lors de la campagne intermédiaire d'avril à septembre 2025. Le seuil de 2 800 FCFA annoncé ce 1er octobre marque une nouvelle étape.
Cette hausse s'explique par la combinaison de ventes anticipées favorables et d'une offre mondiale contrainte. La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial avec environ 40% de l'offre globale, fait face à une baisse estimée de 25% de sa récolte sur la période 2024-2025, sous l'effet du phénomène climatique El Niño et de la propagation du virus du swollen shoot.
La filière cacao reste la colonne vertébrale de l'économie nationale. Elle représente près de 15 à 20% du PIB et assure un revenu direct ou indirect à environ 6 millions d'Ivoiriens. Les exportations de fèves et de produits transformés constituent environ 80% des recettes d'exportation du pays.
En allouant 60 à 68% du prix CAF (Coût, Assurance et Fret) international aux producteurs, le gouvernement ivoirien cherche à garantir une redistribution plus équitable des revenus de la filière. L'annonce vise également à contenir la contrebande vers le Ghana voisin, où les prix officiels atteignent environ 5 dollars le kilo.
Sur les marchés mondiaux, les cours du cacao ont fortement fluctué en 2025. Après avoir atteint des sommets au premier trimestre, les contrats à terme négociés sur la bourse ICE (Intercontinental Exchange) ont reculé de 25% en mars, illustrant la volatilité d'un marché tiraillé entre demande soutenue et offre limitée.
La Rédaction
Publié le 01/10/25 19:09