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Le Niger reçoit un nouveau signal de confiance de la part du Fonds monétaire international (FMI), dans un contexte de défis multiples, entre tensions politiques, menaces sécuritaires et vulnérabilités climatiques. En effet, le conseil d'administration de l'institution de Bretton Woods a approuvé ce 14 juillet, l'achèvement de la septième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que la troisième revue dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR).
Cette double approbation ouvre la voie à un nouveau décaissement immédiat de 41 millions de dollars, soit 23 milliards FCFA, répartis dans le détail entre 18 millions sous la FEC et 23 millions via la FSR, d'après le communiqué du Fonds publié ce 14 juillet. Avec ce versement, le total des financements déjà débloqués au profit du Niger s'élève désormais à 346 millions de dollars (soit environ 261 millions de DTS).
Voir aussi - Le FMI soutient le Niger avec un nouveau décaissement de 51 millions USD
Malgré les secousses qui secouent la région sahélienne, l'économie nigérienne fait preuve d'une certaine résilience. Le FMI note un ‘'rebond de l'activité en 2024'', porté notamment par le secteur extractif, en particulier les hydrocarbures. Toutefois, l'incertitude demeure élevée, souligne le directeur général adjoint de l'institution, Kenji Okamura, citant les risques liés à une aggravation de la situation sécuritaire, à un resserrement des conditions de financement, et à une érosion du soutien des partenaires internationaux.
Réformes engagées, progrès salués
Le FMI salue la mise en œuvre satisfaisante du programme par les autorités nigériennes, qui maintiennent le cap malgré les contraintes. Le prolongement de l'accord FEC jusqu'en décembre 2026 vise à ‘'soutenir des réformes structurantes, notamment en matière de gouvernance, de mobilisation des ressources internes et de gestion budgétaire rigoureuse''.
Parmi les axes prioritaires définis par l'institution, figurent entre autres, la consolidation budgétaire basée sur les recettes ; la mise en œuvre de la stratégie de gestion des revenus pétroliers, avec un accent sur la transparence ; l'amélioration de l'efficacité des dépenses publiques ; et la poursuite d'une politique d'endettement prudente, privilégiant les financements concessionnels.
La résilience climatique au cœur du dispositif
Au-delà de la stabilité macroéconomique, le FMI met en avant l'importance du pilier climatique du programme FSR. Les réformes engagées dans ce cadre ont vocation à renforcer la résilience aux chocs climatiques, un enjeu majeur pour un pays confronté à des épisodes de sécheresse, d'inondations et de désertification. Le FMI encourage également les autorités à exploiter le prochain diagnostic de gouvernance pour améliorer les institutions et créer un environnement propice au développement du secteur privé et à l'inclusion financière.
Soulignons que la FEC est un instrument du FMI destiné aux pays à faible revenu confrontés à des déséquilibres prolongés de la balance des paiements. Elle soutient des programmes de réformes économiques et structurelles. Tandis que la FSR est une récente initiative mise en place par le Fonds, visant à aider les pays vulnérables à faire face aux risques structurels à long terme, notamment ceux liés au changement climatique.
Narcisse Angan
Publié le 15/07/25 08:31
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