287 milliards FCFA à trouver pour parachever la ligne d'interconnexion électrique du Cameroun vers le Tchad

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Malgré l'avancement notable des premiers chantiers du Projet d'interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (Pirect), une partie essentielle du dispositif demeure en suspens faute de financements.  C'est du moins ce qu'a révélé le ministre de l'Eau et de l'Énergie (Minee) devant le parlement.

 Concrètement, C'est la seconde composante du Pirect — celle qui doit permettre d'atteindre la frontière tchadienne — qui concentre aujourd'hui toutes les inquiétudes. Elle comprend deux segments majeurs. L'un qui va de Wouro Soua à Garoua 2 sur environ 250 km, puis un second qui va de Maroua à Kousseri, jusqu'à la frontière tchadienne sur près de 200 km. Sans ces ouvrages, aucune exportation vers N'Djamena ne sera possible.

Le financement demeure toutefois incomplet. L'État chiffre le manque à 287 milliards FCFA. " Quant à la Composante 2: Interconnexion Cameroun-Tchad, elle connaît un déficit de financement de 287 milliards FCFA (150 milliards pour le Cameroun et 137 milliards pour le Tchad) ", souligne le Minee.

 Face aux tensions de trésorerie, les deux pays ont arrêté en août 2025 une stratégie dite " option 2-bis ", consistant à découper le chantier en deux étapes en fonction des financements accessibles. La 3e  session du Comité Technique Conjoint, tenue le 7 août 2025, a retenu l'option <<< 2-bis > permettant une réalisation en deux phases, en fonction des financements disponibles. Les appels d'offres pour les travaux sont prévus pour fin décembre 2025. Et la mise en service de la première phase est envisagée pour fin 2028 "

La première composante — celle qui doit relier le Réseau interconnecté Sud au Réseau interconnecté Nord — est aujourd'hui la seule à évoluer sur le terrain. Elle repose sur la construction d'une ligne de transport haute tension de 225 kV longue de 524 km, partant du barrage de Nachtigal pour rejoindre Wouro Soua, dans l'Adamaoua.

Ce maillon stratégique comprend également plusieurs postes de transformation à édifier à Ntui, Tibati, Yoko et Wouro Soua. Pour la construction desdits postes, le Cameroun a signé en 2024, un accord de prêt de 80,5 milliards FCFA avec la Banque islamique de développement

Cependant, la passation des marchés pour les postes financés par la Banque islamique de développement " a accusé plusieurs mois de retard ". Le ministère indique désormais que les contrats sont en phase d'achèvement et que la construction devrait s'étaler de novembre 2025 à mi-2027, pour une mise en service attendue au quatrième trimestre 2027.

Au total, le Pirect représente un investissement colossal de 557,5 milliards FCFA.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 08/12/25 16:20

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