Au Tchad, l'agence anti-corruption épingle la filiale du chinois CNPC pour 225 milliards FCFA d'impayés

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Au Tchad, la filiale locale de la China National Petroleum Corporation, CNPCIC, est au cœur d'une controverse fiscale. Selon l'Autorité nationale de lutte contre la corruption (AILC), la société aurait bénéficié de 224,9 milliards FCFA d'exonérations fiscales jugées illégales, principalement sur les redevances dues à l'État dans le bassin de Bongor. Cette situation évoque un manque à gagner considérable pour les finances publiques, alors que le pays anticipe une baisse de 22% des recettes pétrolières en 2026, estimées à 779,8 milliards FCFA dans le projet de loi de finances.

L'AILC indique que ces exonérations sont empreinte d'irrégularités, privant l'État de ressources vitales pour financer l'eau, l'énergie et les infrastructures et souligne les lacunes dans le contrôle des facilités fiscales octroyées aux opérateurs étrangers. L'Agence réclame désormais le recouvrement intégral de ces sommes, sans préciser de calendrier ni annoncer d'enquête judiciaire. CNPCIC reste néanmoins l'opérateur le plus puissant du secteur pétrolier tchadien.

Sa production annuelle dépasse les 5 millions de tonnes soit près de 37 millions de barils, soutenue par l'exploitation des champs Daniela, Raphia et Lanea, et par la mise en service du premier champ pétrolier numérique entièrement automatisé du pays. Pour l'instant, CNPCIC n'a fourni aucune réaction officielle aux accusations de l'AILC. Aucun communiqué ou argument technique n'a été présenté pour justifier les exonérations contestées, dans un contexte où l'Empire du milieu s'intéresse de près au Plan national de développement 2026-2030 porté par le gouvernement Tchadien. 

Cette affaire illustre par ailleurs les défis du Tchad pour sécuriser ses recettes pétrolières et améliorer la gouvernance du secteur extractif. La situation de CNPCIC pourrait devenir un précédent pour la révision des avantages fiscaux accordés aux opérateurs étrangers, et constitue un test pour la capacité de l'État à concilier attractivité des investissements et protection des intérêts publics.

La Rédaction

Publié le 10/12/25 16:10

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