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La Banque africaine de développement (BAD) vient d'approuver un financement de 30,25 millions de dollars, soit 16,91 milliards FCFA, en faveur du Bénin, pour l'exécution d'un projet ambitieux de résilience climatique, centré sur la mise en place d'un système d'assurance agricole inédit dans le pays.
Ce programme vise à protéger 150 000 petits exploitants agricoles, en particulier dans les départements septentrionaux de l'Alibori et de l'Atakora, où les populations font face à une insécurité alimentaire aiguë et à une vulnérabilité climatique croissante, rapporte le communiqué de la banque panafricaine publié ce 24 juillet. Dans ces zones, un agriculteur sur quatre souffre déjà d'un accès insuffisant à la nourriture. L'impact attendu des dérèglements climatiques est préoccupant : 22% de baisse potentielle pour le coton, 6,3% pour le maïs, avec des pertes économiques estimées à 201 milliards FCFA.
L'initiative, coordonnée avec le Fonds national de développement agricole du Bénin (FNDA), entend instaurer une assurance souveraine contre les sécheresses et les inondations (via l'African Risk Capacity) et une micro-assurance ciblée pour les petits producteurs. Ces instruments devraient améliorer l'accès au crédit, sécuriser les revenus et stabiliser l'économie rurale.
Un soutien vital aux zones frontalières fragiles
La pertinence de ce programme est d'autant plus forte que le Nord-Bénin est confronté aux conséquences de l'instabilité au Sahel, à savoir déplacements forcés de population, fermetures de frontières et pressions sur les communautés d'accueil. Dans ce contexte, le projet vise aussi à prévenir les conflits en renforçant la cohésion sociale. Une part spécifique du programme est dédiée à l'intégration pacifique des déplacés.
Le projet prévoit également la mise en place de systèmes d'alerte précoce climatiques, avec des équipements agrométéorologiques, la formation des institutions locales à la gestion des catastrophes, et la promotion de pratiques agricoles intelligentes face au climat. Une attention particulière est portée à l'inclusion : 30 % de femmes et de jeunes seront ciblés parmi les bénéficiaires.
Narcisse Angan
Publié le 25/07/25 09:02
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