Dans un environnement caractérisé par une faible liquidité, où des volumes réduits peuvent induire des fluctuations de cours disproportionnées, la suspension de la cotation du titre Unilever CI par la BRVM s'apparente à une mesure conservatoire visant à préserver l'intégrité du marché et la transparence des échanges.
Bien que technique dans sa forme, cette suspension revêt une portée symbolique forte. Le titre a en effet enregistré une envolée spectaculaire de plus de 700 % depuis le début de l'année, dans un contexte où les transactions demeuraient très faibles et sans qu'aucune information fondamentale n'ait été communiquée par la société. Cette configuration atypique soulève des préoccupations réglementaires sérieuses : déséquilibre informationnel, risque de manipulation de marché ou encore absence de justification économique aux mouvements observés.
Du point de vue des investisseurs, cette suspension implique un gel temporaire des opérations sur le titre, rendant impossible toute prise de position ou arbitrage dans l'attente d'une éventuelle communication officielle ou d'une décision du régulateur. Elle traduit également une hausse du risque perçu sur le titre, accentuant la prudence des acteurs face à une volatilité jugée excessive.
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Marché en repli : les indices reculent sous la pression de quelques valeurs clés
Dans un contexte marqué par l'incertitude, la séance boursière s'achève sur une dynamique baissière généralisée. L'indice BRVM Composite recule de 0,58 % à 311,29 points, tandis que le BRVM 30 cède 0,55 % à 150,65 points. L'indice BRVM Prestige enregistre la plus forte baisse, avec un repli de 0,83 % à 128,20 points, confirmant le manque d'orientation positive sur le marché. Cette contraction est exacerbée par la contre-performance de SGBCI, dont le titre perd 2 % à 24 500 FCFA, pesant significativement sur la capitalisation globale, suivi de CIE CI qui enregistre une nouvelle baisse de 3,91 % à 2 210 FCFA, sous l'effet de prises de bénéfices à court terme. Les investisseurs semblent ajuster leurs anticipations en intégrant une modération attendue des résultats au T1 2025, après un premier trimestre 2024 exceptionnellement solide. Dans la même tendance, BERNABE CI (-3,85 %) et ORAGROUP Togo (-3,64 %) subissent une pression vendeuse accrue, accentuée par un manque de flux acheteurs, traduisant un climat d'attentisme généralisé sur le marché.
Quelques valeurs tirent leur épingle du jeu
Dans ce contexte baissier, certaines valeurs parviennent néanmoins à enregistrer des performances positives. ALIOS FINANCE CI s'illustre avec une progression de 6,98 % à 920 FCFA, alignant une quatrième séance consécutive de hausse, stimulée par des résultats semestriels bien accueillis par le marché. Elle est suivie par SICOR CI (+2,80 % à 3 300 FCFA) et BOA Niger (+2,24 % à 2 510 FCFA), qui bénéficient d'un regain d'intérêt tactique.
Enfin, Sonatel s'impose comme la valeur la plus échangée de la séance, avec un volume de transactions de 117 millions FCFA, soit 21,61 % des échanges globaux évalués à 541,3 millions FCFA. Cette concentration d'activité sur les grandes capitalisations témoigne d'une stratégie prudente des investisseurs, en quête de résilience dans un environnement de marché incertain.
Paul YAO
La Rédaction
Publié le 04/08/25 16:44