Plus de 2 000 milliards FCFA, c'est le chiffre d'affaires réalisé en 2023 par les dix plus grandes entreprises publiques du Burkina Faso, soit plus de 90 % des revenus générés par l'ensemble du secteur. Actives dans des domaines phares comme l'agro-industrie, les services et l'énergie, elles occupent une place centrale dans l'économie nationale. De ce fait, Sika Finance vous révèle les sociétés publiques ayant contribué le plus à l'économie au cours de l'année sus-indiquée.
En tête du classement, la SONABHY, société nationale des hydrocarbures du Burkina Faso, confirme sa position de leader du secteur public avec un chiffre d'affaires en hausse de 17 %, atteignant 1 322 milliards FCFA en 2023, soit 58% des revenus du secteur publique. Après un recul de 2 % de son résultat net l'année précédente, la société renoue avec la croissance, affichant une progression de 29 % à 50 milliards sur la période étudiée.
La SONABEL, la société nationale d'électricité, a pour sa part affiché une solide performance. Bien qu'elle occupe la deuxième place en raison d'un chiffre d'affaires nettement inférieur (269 milliards FCFA), elle a enregistré une hausse plus marquée de son résultat net, qui a bondi de 70 % pour atteindre 11 milliards FCFA en 2023
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), renforce son influence économique en plus de son rôle social, s'emparant de la troisième place au détriment de la LONAB en raison d'un revenu (219 milliards FCFA) en hausse de 12%. Cette progression s'accompagne d'une augmentation presque équivalente de son excédent, qui a crû de 11 % pour atteindre 113 milliards FCFA, le plus élevé parmi les dix plus grandes entreprises publiques. Quant à la LONAB, l'on note une baisse d'activité traduit par son chiffre d'affaires, ressorti à 205 milliards FCFA contre 207 milliards FCFA en 2022.
6% du chiffres d'affaires totales des entreprises publiques
Derrière les mastodontes, d'autres entreprises publiques jouent un rôle clé dans l'économie burkinabè. La Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO) affiche un revenu de 133 milliards FCFA, en légère augmentation par rapport à l'année précédente, mais maintient un excédent stable à 70,1 milliards FCFA (+1 %). De son côté, l'Office National de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA) traverse une période plus difficile : malgré un chiffre d'affaires de 54,5 milliards FCFA, son résultat net plonge de 32 %, illustrant les défis liés aux coûts d'exploitation et aux investissements dans les infrastructures.
Dans le secteur des services, La Poste du Burkina Faso qui faire face à la concurrence croissante des solutions numérique, enregistrant un recul de 32 % de son bénéfice net, à 1,7 milliard FCFA et un chiffre d'affaires de 29 milliards. À l'inverse, le Centre de Gestion des Cités (CEGECI), société d'État de promotion immobilière, tire son épingle du jeu, avec une hausse de 72 % de son bénéfice net, soit deuxième plus forte hausse du classement, atteignant 51,6 millions FCFA, grâce à un chiffre d'affaires en hausse de 15% (5 milliards FCFA).
Enfin, la Société Nationale d'Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR) et la Minoterie du Faso (MINOFA) affichent des dynamiques opposées. Tandis que la SONATUR voit son bénéfice net chuter de 38 %, à 1,8 milliards FCFA, la MINOFA avec une hausse spectaculaire de 122 % en raison notamment de ses revenus qui ont progressé de 25% en 2023, à 4,7 milliards FCFA contre 3,7 milliards FCFA l'année précédente. Ces résultats illustrent les mutations en cours au sein du secteur public burkinabè, où la capacité d'adaptation aux nouvelles contraintes économiques sera déterminante pour l'avenir.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 26/03/25 10:52