La Côte d'Ivoire va retourner au système de vente directe de sa production de cacao sur le marché international, comme le Ghana. Le pays qui avait abandonné ce procédé depuis la dernière réforme de la filière intervenue en 2012, pratiquait jusque-là le système de vente anticipée à la moyenne, un mécanisme de vente aux enchères.
Signe de ce changement, en début de mois, Abidjan a écoulé 400 000 tonnes de fèves par le biais de ce nouveau système, rapporte Reuters qui cite des sources au sein du Conseil Café Cacao (CCC). En fait, la Côte d'Ivoire rejoint le Ghana dans le cadre de l'harmonisation de leur politique commerciale décidée par les deux pays.
« Après une réunion avec le conseil d'administration de Cocobod en décembre à Abidjan, nous avons décidé de fusionner nos systèmes de vente, en privilégiant celui du Ghana qui semble plus adapté aux fluctuations du marché », a confié à l'agence une source du CCC.
Avec environ 60% de l'offre mondiale de cacao, la Côte d'Ivoire et le Ghana, les deux leaders du marché, projettent de coopérer davantage en vue de constituer une sorte de cartel afin de s'extirper du diktat du marché international et de l'instabilité du cours.
Après une hausse continue depuis 2010, le marché du cacao avait atteint des niveaux record début 2016 avant de dégringoler subitement en fin d'année. Entre novembre 2016 et janvier 2017, les cours avaient chuté d'environ 40% avant de se maintenir depuis à la baisse.
Pour un pays comme la Côte d'Ivoire dont le cacao reste la principale richesse, le rapprochement avec le Ghana voisin est une solution viable pour préserver ses revenus. Pour la campagne en cours, le passe escompte passer le cap des 2 millions de tonnes de fèves.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 13/02/19 18:00