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À l'occasion de la 360e réunion de son Conseil des Directeurs exécutifs, organisé en marge de ses assemblées annuelles qui se tiennent actuellement à Alger, la Banque islamique de développement (BID) a approuvé un important financement de 212,35 millions d'euros, soit environ 139,4 milliards de FCFA, en faveur du Cameroun. Cette enveloppe est destinée à la réhabilitation de la route Douala–Bafoussam, un axe stratégique de 217,8 km reliant la capitale économique du pays à l'ouest industriel et agricole, dont l'état de dégradation avancée freine depuis plusieurs années les performances économiques. Ce projet s'inscrit dans une enveloppe globale de plus de 1,32 milliard de dollars de financements approuvés par la BID pour des projets stratégiques dans plusieurs pays membres, visant à renforcer la résilience climatique, stimuler la croissance inclusive et améliorer les conditions de vie.
Présidée par S.E. Dr Muhammad Al Jasser, président de la BID, la réunion du Conseil des Directeurs exécutifs a validé une série d'investissements dans les secteurs de la santé, des infrastructures, de la sécurité alimentaire, de la formation professionnelle et de l'accès à l'eau. '' Les projets stratégiques approuvés réaffirment l'engagement indéfectible de la BID à financer des initiatives transformatrices et à fort impact'', a-t-il déclaré.
Un corridor vital mais dégradé
La route Douala–Bafoussam représente un corridor logistique vital pour l'économie camerounaise. Elle permet d'acheminer marchandises et matières premières entre Douala, principal port du pays, et l'intérieur du territoire, en particulier les régions de l'Ouest et du Nord-Ouest. Sa dégradation avancée a été vivement dénoncée par les milieux d'affaires, notamment par le président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), Célestin Tawamba, dans une correspondance adressée au ministre des Travaux publics en août 2024.
''Les entreprises, en particulier celles qui dépendent des transports pour la distribution de leurs produits, subissent des retards significatifs et une hausse des coûts d'exploitation'', alertait-il, en pointant l'usure prématurée des véhicules, la surconsommation de carburant et de pièces détachées, ainsi que les effets inflationnistes induits. Face à ces plaintes répétées, le président Paul Biya avait annoncé le 31 décembre 2023 avoir donné instruction pour la réhabilitation urgente de cette voie.
Le projet, estimé à 179,469 milliards de FCFA, bénéficiera d'un apport de 10 % de fonds de contrepartie de l'État camerounais, principalement pour les indemnisations liées aux expropriations, l'aménagement de routes communales et la construction d'infrastructures socio-économiques.
Au-delà du Cameroun, d'autres pays africains ont également bénéficié d'importants appuis financiers au cours de cette même réunion stratégique. Parmi les projets phares figure un financement de 632,16 millions de dollars à Oman, pour la construction de barrages résilients aux changements climatiques, visant à protéger plus de 670 000 personnes contre les inondations. Ce projet transformateur permettra aussi de recharger les nappes phréatiques, soutenir l'agriculture et limiter les pertes économiques liées aux événements climatiques extrêmes.
En Afrique de l'Ouest, la république du Burkina Faso a obtenu un financement de 187,83 millions d'euros pour la mise à niveau de ses infrastructures économiques. Le projet concerne 302,8 km de routes et 61 km de voie ferrée, dans le but de renforcer la connectivité régionale avec le Mali, le Niger, le Ghana et la Côte d'Ivoire.
À travers ces projets, la BID entend appuyer ses pays membres dans l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). L'institution met l'accent sur la résilience climatique, le développement des compétences, la mobilité régionale et l'amélioration de la qualité de vie.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 21/05/25 16:32
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