CEMAC : Léger repli de l’encours des titres publics à 10,6 milliards USD à fin janvier 2024

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Au 31 janvier 2024, l'encours des financements levés par les États de la CEMAC sur le marché régional des titres publics s'est établi à 6 408,4 milliards FCFA (soit environ 10,6 milliards de dollars US), selon un rapport de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). Cet encours est constitué, à 86, 8%, d'obligations du trésor assimilables (OTA) et, à 19,4%, de Bons de trésor assimilables (BTA). Le volume a légèrement reculé (-0,07%) par rapport à décembre 2023, ce qui reste un petit événement car la courbe des financements sur le marché depuis au moins 2015, est resté ascendance au fil des mois.

La tendance baissière amorcée en janvier peut s'expliquer par une faible mobilisation des financements sur ce marché. En effet, les pays ont levé un total de 267 milliards FCFA d'emprunts en janvier (environ 438 millions USD) alors qu'ils ont émis un besoin de 421 milliards FCFA. Le taux moyen de souscription a considérablement baissé, de 201, 8% à 77, 49% ,entre juin 2018 et janvier 2024, résultant de nombreuses émissions infructueuses. Or dans le temps, les remboursements continuent à être honorés. Selon la BEAC, 292 milliards FCFA ont été mis en paiement par les trésors publics en janvier, représentant une partie des intérêts et du capital. Pour le compte de l'année 2024, les remboursements sur le marché régional s'élèveront à 2 514 milliards FCFA.

Le repli des souscriptions sur les titres de créances émis par les États de la CEMAC est aussi dû à l'inadéquation entre les taux proposés par les investisseurs lors des séances d'adjudication et ceux souhaités par les trésors publics. Il faut dire qu'avec le resserrement de la politique monétaire, les investisseurs de la région ont durci leurs conditions d'emprunts et sollicitent désormais des rendements conséquents, souvent hors de portée des États. Le coût moyen des financements sur le marché est passé de 4,72% en 2018 à 7,34% au 31 janvier 2024 soit une moyenne de 6,56% pour les BTA et 10,75% pour les OTA.

Le redressement des coûts d'emprunts pourrait compromettre les objectifs d'endettement des pays sur le marché domestique de la dette publique. Selon nos calculs réalisés sur la base des calendriers prévisionnels d'émission de chaque pays, le Cameroun compte mobiliser 853 milliards FCFA cette année, le Gabon 854 milliards FCFA et le Congo 670 milliards FCFA. Le Tchad, la Guinée Équatoriale et la RCA tablent respectivement sur 400 milliards FCFA, 350 milliards et 200 milliards FCFA, soit une enveloppe globale de 3 327 milliards FCFA (environ 5,4 milliards FCFA).

Cédrick Jiongo

La Rédaction

Publié le 09/03/24 06:30

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