Les douanes ivoiriennes ont confirmé en 2024 leur rôle central dans la mobilisation des ressources intérieures. Avec 2 729,7 milliards FCFA de recettes brutes, contre 2 490,5 milliards FCFA en 2023, elles enregistrent une progression solide de 9,6%, signe d'une administration fiscalo-douanière en montée en puissance malgré un contexte international encore volatil.
Cette dynamique s'inscrit dans une tendance longue. Entre 2015 et 2024, les recettes douanières ont augmenté en moyenne de 6,7% par an, grâce à la modernisation des procédures, à l'élargissement de l'assiette et au renforcement du contrôle des flux commerciaux.
Une structure de recettes dominée par quatre taxes majeures
En 2024, quatre prélèvements ont généré l'essentiel des revenus douaniers. La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) représente 30,3% du total, suivie des droits de douane avec 23,3%, de la taxe spécifique unique avec 18,6% et des droits uniques de sortie avec 17,9%.
Ces quatre postes totalisent à eux seuls 90,1% des recettes, illustrant la concentration des ressources sur un noyau fiscal stable mais exposé aux variations du commerce extérieur.
Un maillon essentiel des recettes fiscales nationales
Rapportées au cadre budgétaire, les performances douanières demeurent déterminantes. Les recettes douanières base TOFE (tableau des opérations financières de l'État), établies à 2 651,7 milliards FCFA, ont contribué à hauteur de 35,2% à l'ensemble des recettes fiscales en 2024, estimées à 7 533,8 milliards FCFA. Cette part était de 37,1% en 2023, selon les chiffres officiels.
La légère baisse s'explique par une progression plus rapide des recettes fiscales hors douanes.
En proportion du PIB (produit intérieur brut), les recettes douanières maintiennent une contribution stable de 5% en 2024, un niveau identique à celui de 2023, confirmant leur poids structurel dans l'économie ivoirienne.
Si l'on se réfère au budget de l'État, les recettes douanières base budget, hors taxe spécifique unique sur la Société ivoirienne de raffinage, représentent 17,6% en 2024 contre 18,6% un an plus tôt, révélant là encore un rééquilibrage interne au sein des différentes composantes de la fiscalité.
Cette progression confirme la capacité des douanes ivoiriennes à sécuriser et accroître les ressources publiques, un enjeu crucial dans un contexte marqué par des besoins d'investissement élevés et par la nécessité de réduire la dépendance à l'endettement.
La Rédaction
Publié le 28/11/25 20:16