Ce jeudi 6 novembre 2025, le Ministère du Pétrole et du Gaz du Gabon a procédé à la réception officielle des premières montures des nouveaux "Codes" dédiés respectivement aux secteurs pétrolier et gazier. Ces deux documents de référence marquent l'amorce d'une vaste réforme juridique de l'industrie des hydrocarbures au Gabon. L'objectif voulue par le gouvernement étant d'optimiser les performances des secteurs pétrole et gaz tout en instaurant un climat d'investissement plus attractif, tant pour les opérateurs locaux qu'internationaux.
Cette initiative s'inscrit dans la continuité d'un signal fort envoyé par le ministre Sosthène Nguema Nguema au forum Africa Energy Week 2025, tenu à Cape Town fin septembre-début octobre 2025. Lors de cette conférence, il a annoncé la séparation du code unique de 2019 en deux textes distincts, un Code pétrolier et un Code gazier, afin de proposer un cadre réglementaire plus clair, plus incitatif et mieux adapté aux spécificités de chaque segment.
La réforme répond à plusieurs pressions simultanées mêlant recul de la production sur les champs matures, la nécessité de valoriser le potentiel offshore profond et très profond du pays (jusqu'à 72% du bassin sédimentaire restant sous-exploré) et l'impératif d'attirer des majors internationales comme ExxonMobil, British Petroleum ou Pilgrim Energy. Enfin, le nouveau cadre entend mieux intégrer les acteurs autochtones et offrir un meilleur contenu local, tout en garantissant un environnement fiscal et contractuel plus compétitif.
Dans les prochains mois, le texte des deux codes sera soumis à l'appréciation de la Convention des Entreprises Pétrolières Autochtones du Gabon (CEPAG) et de l'Union Pétrolière Gabonaise, avant adoption définitive. Une telle concertation témoigne de la volonté du gouvernement de rendre le processus plus inclusif et transparent. Le marché et les investisseurs devront toutefois rester attentifs au contenu final des textes avec notamment la fiscalité appliquée, les clauses de stabilité, les conditions d'exploration offshore profond, et les mécanismes de partage de valeur entre l'État et les opérateurs.
Idrissa DIAKITE
La Rédaction
Publié le 07/11/25 14:59