La Guinée équatoriale a engagé un nouveau cycle de coopération avec la Banque mondiale pour faire du numérique un levier central de diversification économique. Une réunion tenue le 11 décembre dernier entre le ministre des Transports et des Télécommunications, Honorato Evita Oma, et Juan Diego Alonso, représentant résident de l'institution pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, a posé les bases d'une collaboration structurée. L'objectif étant de réduire la dépendance du pays au pétrole et concrétiser la vision du président Obiang Nguema Mbasogo d'un modèle économique plus résilient et inclusif.
Au cours des échanges, le ministère a présenté une proposition détaillée autour d'un plan national de transformation numérique couvrant la structuration, le financement et la mise en œuvre d'un nouvel écosystème digital. Cette initiative s'inscrit dans les recommandations de la troisième Conférence économique nationale, qui prône une libéralisation contrôlée du marché, la modernisation de la loi sur les télécommunications de 2005 et le soutien à l'entrepreneuriat numérique. Les deux parties ont également discuté d'un programme d'assistance technique non remboursable destiné à appuyer les réformes structurelles du secteur.
Le gouvernement mise sur un ensemble de composantes stratégiques pour atteindre ses objectifs : déploiement d'une infrastructure numérique inclusive avec une couverture nationale avant 2030, renforcement du capital humain à travers l'INSTTIC, lequel introduira dès 2026 des formations en cybersécurité et en intelligence artificielle, ainsi que la création d'un marché numérique régional compétitif en CEMAC et en CEEAC. Les discussions ont aussi intégré les conclusions du mini-sommet de haut niveau sur les technologies numériques en Afrique de l'Ouest et centrale, organisé au Bénin, qui plaide pour une accélération coordonnée de la transition digitale dans la sous-région.
Honorato Evita Oma a enfin précisé les trois priorités autour desquelles s'articulera cette coopération : une assistance technique immédiate pour finaliser le plan numérique national, un financement structuré pour les projets clés dès 2026, et un appui institutionnel multisectoriel afin d'assurer la cohérence et la portée régionale des réformes. Des séances de travail conjointes sont prévues le 16 décembre pour constituer les groupes techniques thématiques et lancer les premières actions opérationnelles.
Idrissa DIAKITE
La Rédaction
Publié le 15/12/25 15:32