Le Cameroun prépare un système de traçabilité fiscale pour mieux encadrer les revenus du mobile money

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Le gouvernement camerounais travaille à l'élaboration d'un dispositif technique destiné à suivre de manière plus rigoureuse les flux financiers des entreprises actives dans le mobile money. Cette initiative, inscrite dans le Document de Programmation Budgétaire et Économique à Moyen Terme (DPBEM) 2026-2028, s'inscrit dans les efforts d'optimisation des recettes domestiques.

Selon les autorités, les travaux en cours visent à permettre à l'administration fiscale d'accéder à des données fiables sur le chiffre d'affaires réalisé par les opérateurs de services de transfert électronique d'argent et les plateformes de jeux en ligne. Si la nature précise de l'outil en développement n'a pas été dévoilée, sa finalité est de capter l'ensemble des revenus générés par ces entreprises, afin de réduire les pertes fiscales dues aux sous-déclarations ou à l'absence de déclaration.

La réforme cible en priorité les acteurs du mobile money, un secteur en pleine croissance dont la contribution au produit intérieur brut (PIB) rivalise désormais avec celle d'économies numériques plus avancées. Selon la GSM Association (GSMA), les services de mobile money ont contribué à hauteur d'environ 5 % au PIB du Cameroun, positionnant le pays à un niveau comparable à celui du Ghana ou de la Côte d'Ivoire, et juste derrière le Kenya, leader mondial du secteur.

Voir aussi- Cameroun : Le mobile money défie la fiscalité et pèse désormais 5% du PIB

Les données disponibles confirment cette dynamique. En 2022, le Cameroun a concentré 71 % des transactions en volume et 55 % des montants traités via mobile money au sein de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), d'après un rapport de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC). Cela représente 1,7 milliard d'opérations pour une valeur totale de 59 003 milliards FCFA, soit environ 96 milliards USD.

Face à cette expansion, les autorités fiscales soupçonnent que les revenus déclarés par certaines entreprises du secteur ne reflètent pas l'intégralité des flux effectivement générés. La mise en œuvre d'un système de suivi du chiffre d'affaires permettrait non seulement d'aligner l'impôt sur les revenus réels, mais aussi de rétablir une équité fiscale entre les opérateurs numériques et les autres segments économiques.

Parallèlement à cette réforme structurelle, des mesures ponctuelles ont été introduites dans le cadre de la loi de finances 2025. Le gouvernement a instauré une taxe forfaitaire de 4 FCFA sur chaque transaction d'envoi ou de réception via les services de mobile money. Cette taxe, applicable aux flux entrants et sortants, devrait générer environ 15 milliards FCFA (environ 24,5 millions USD) de recettes publiques. De plus, le taux de prélèvement sur les opérations liées aux jeux de hasard, retraits et dépôts compris, a été relevé de 0,2 % à 1 %.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 10/07/25 09:08

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