Le Ghana s'apprête à accueillir un investissement majeur dans son secteur agro-industriel avec l'arrivée du groupe philippin Nu Agri Asia Corporation, qui prévoit d'injecter 129 millions de dollars dans la construction d'une sucrerie d'envergure. Ce projet, mené en partenariat avec le gouvernement et l'entreprise locale Ghanol Ltd, ambitionne de doter le pays d'une unité capable de traiter 10 000 tonnes de canne à sucre par jour, une capacité qui ferait de cette usine l'une des plus importantes du genre en Afrique de l'Ouest. L'initiative s'inscrit dans un plan global d'investissement estimé à 250 millions de dollars, qui inclut également la mise en place d'unités de transformation de noix de coco et de fruits.
Selon les médias locaux ghanéens, le projet s'étendra sur 40 hectares pour la construction des installations principales, tandis qu'une ferme solaire de 10 hectares sera aménagée afin d'assurer une partie de l'alimentation énergétique de l'usine. La bagasse issue du broyage de la canne à sucre sera aussi valorisée pour produire de la chaleur et de l'électricité, renforçant ainsi l'efficacité énergétique du complexe. Ce modèle de production entend associer les cultivateurs locaux à travers un schéma d'"out-grower scheme", où les producteurs seront regroupés en coopératives et bénéficieront d'une participation directe au capital du projet, favorisant une meilleure intégration des communautés rurales dans la chaîne de valeur.
Cette initiative répond à un enjeu stratégique pour le Ghana, qui dépend largement des importations pour couvrir ses besoins en sucre. En stimulant la production locale, le pays cherche à réduire sa facture alimentaire tout en créant de nouvelles opportunités économiques pour les agriculteurs. Elle illustre également la volonté des autorités de promouvoir des investissements étrangers capables de transformer structurellement le secteur agricole et de diversifier les activités de transformation sur le territoire. L'usine, dont la localisation précise et le calendrier de mise en service n'ont pas encore été détaillés, s'annonce déjà comme un levier important de substitution aux importations et un moteur potentiel pour l'industrialisation agroalimentaire ghanéenne.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 19/09/25 13:36