Le Nigeria renforce son arsenal pour doper la participation nationale dans son industrie pétrolière et gazière. Le Conseil nigérian de développement et de surveillance du contenu (NCDMB), régulateur du secteur, et la Banque de l'industrie (BOI), institution publique de financement, ont lancé un fonds d'investissement en actions de 100 millions de dollars destiné à soutenir la montée en puissance des entreprises locales. Présentée le 2 décembre lors du Practical Nigerian Content Forum 2025, l'initiative vise à lever les freins financiers qui entravent encore la croissance des opérateurs nigérians sur la chaîne de valeur pétro-gazière.
Selon le secrétaire exécutif du NCDMB, Felix Ogbe, ce programme permettra d'injecter des "fonds propres" dans ''des entreprises locales de services à forte croissance'', avec l'ambition de bâtir un écosystème industriel capable de capter une part accrue de la valeur du premier secteur économique du pays. " Ce nouveau produit complète notre palette d'instruments financiers et vise à faciliter l'accès au capital pour renforcer la participation des entreprises locales ", a-t-il expliqué, cité par la presse nigériane.
Parallèlement, le régulateur resserre l'étau sur le cadre de conformité. En application d'une directive présidentielle, le NCDMB durcit les conditions d'obtention des certificats de contenu, notamment les Nigerian Content Equipment Certificates (NCEC), indispensables pour participer aux appels d'offres. Les intermédiaires et entreprises non qualifiées, souvent accusés de fausser le système, seront écartés, tandis qu'à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, les certificats deviendront non transférables afin de renforcer la transparence et l'intégrité des procédures.
Selon les données officielles, le taux de contenu local dans les projets suivis par le Conseil est passé de 56 % en 2024 à 61 % cette année, l'une des progressions les plus marquées de la décennie.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 02/12/25 16:27