L'indice FAO des prix des produits alimentaires s'est établi à 126,4 points en octobre 2025, soit une baisse de 1,6% par rapport à septembre. Cette tendance reflète une détente progressive des marchés, après deux années marquées par des tensions d'approvisionnement liées à la guerre en Ukraine et aux aléas climatiques.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la baisse s'explique avant tout par l'abondance des stocks mondiaux, notamment en céréales, dont les volumes devraient atteindre un niveau record à la fin de la campagne 2024-2025. Cette situation contribue à calmer les marchés, même si certaines disparités régionales persistent.
Les céréales et le sucre entraînent la baisse
L'indice FAO des prix des céréales a reculé de 1,3% sur un mois, entraîné par la baisse des prix du blé (-1%), des céréales secondaires (-1,1%) et du riz (-2,5%). Cette détente reflète la combinaison d'une offre mondiale excédentaire et d'une demande d'importation plus modérée, notamment en Asie du Sud et au Moyen-Orient.
La chute la plus marquée concerne le sucre, dont l'indice s'est contracté de 5,3%, atteignant son plus bas niveau depuis décembre 2020. En cause : une production soutenue au Brésil, premier exportateur mondial, et des prévisions de récoltes abondantes en Thaïlande et en Inde. La baisse du prix du pétrole brut a, par ailleurs, réduit la demande de canne à sucre pour la production de biocarburants, accentuant le recul.
Produits laitiers et viandes en retrait
Le secteur laitier affiche un repli de 3,4% sur un mois, tiré par la baisse des prix du beurre et du lait en poudre, conséquence directe de fortes disponibilités à l'exportation en Europe et en Nouvelle-Zélande. Une demande à l'importation plus faible, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, accentue la tendance.
Côté viandes, les prix ont reculé de 2%, principalement du fait d'une forte baisse des cours du porc et de la volaille, liée à un niveau élevé de production mondiale. À l'inverse, la viande bovine se distingue avec une hausse modérée des prix, portée par la demande asiatique et la hausse des cours australiens.
Les huiles végétales s'installent à contre-courant
Seule exception notable, les huiles végétales dont les prix ont progressé légèrement de 0,9% en octobre, atteignant leur plus haut niveau depuis juillet 2022. Les cours de l'huile de palme, de colza, de soja et de tournesol ont tous augmenté, portés par plusieurs facteurs : retards de récolte dans la région de la mer Noire, incorporation accrue d'agrocarburants dans plusieurs pays et réduction temporaire des exportations indonésiennes.
Cette hausse met en lumière la sensibilité du marché des huiles à la fois aux conditions climatiques et aux arbitrages politiques sur les biocarburants, désormais structurants pour les équilibres mondiaux.
Une détente bienvenue mais fragile
La décrue généralisée des prix alimentaires mondiaux traduit une normalisation progressive des chaînes d'approvisionnement, mais elle demeure fragile. Les cours restent supérieurs à leur moyenne d'avant 2020, et les marchés restent exposés aux risques géopolitiques, aux aléas climatiques et aux fluctuations de l'énergie.
Pour la FAO, cette période de détente doit être mise à profit pour reconstituer les stocks, renforcer la sécurité alimentaire et soutenir les pays importateurs nets de denrées. Si la tendance se confirme, 2026 pourrait marquer le retour à un équilibre plus durable sur les marchés mondiaux, après quatre années de volatilité extrême.
Le repli des prix alimentaires en octobre offre un répit bienvenu pour les économies importatrices, mais l'équilibre reste précaire. Les tensions sur les huiles végétales rappellent que la transition énergétique et les conditions climatiques continueront de peser sur la stabilité des marchés agricoles mondiaux.
La Rédaction
Publié le 07/11/25 19:48