Ces dernières semaines, les discussions entre le Fonds monétaire international (FMI) et le Sénégal se sont intensifiées. Les pourparlers entamés à Dakar, le 23 octobre 2025 vont être clôturés aujourd'hui. Dans ce cadre, le directeur du Département Afrique, Abebe Aemro Selassie, accompagné du chef de mission du FMI au Sénégal a été reçu hier par le président de la République Bassirou Diomaye Faye.
Il a salué la qualité du dialogue entre les autorités sénégalaises et l'institution financière internationale. Il s'est également félicité de l'état d'avancement des discussions en cours, visant à la conclusion d'un nouveau programme de partenariat. Ce qui augure d'importantes perspectives dans la concrétisation d'un nouvel accord de partenariat.
Pour l'économiste, Serigne Moussa Dia, le Fmi pourrait constituer un Catalyseur macroéconomique potentiel. Fort de cela, il estime qu'un accord déclencherait quatre effets multiplicateurs dont l'un d'eux, est la réduction immédiate du coût de la dette. Le coût du rendement souverain sénégalais pourrait chuter, d'après son analyse, de 200 à 300 points de base, économisant 50-75 milliards FCFA annuels sur le service de la dette.
Sur les 1 331,2 milliards Fcfa d'amortissement prévus, cette baisse représenterait une économie substantielle. Le retour du FMI, d'après lui, activerait les dons budgétaires gelés (actuellement 8% des prévisions contre 241,6 milliards attendus), libérant potentiellement 150-200 milliards pour le deuxième semestre de l'année.
L'autre avantage selon Serigne Moussa Dia, est l'accès aux marchés internationaux dans la mesure où la certification FMI permettrait des émissions obligataires à 6-7% contre 9-10% actuellement, réduisant le coût de financement de 30-40%. Il y a également selon lui, une relance des investissements. " Les économies sur le service de la dette et les nouveaux financements permettraient de porter l'exécution des investissements de 8% actuel vers 40-50% d'ici fin 2025 ", dit Serigne Moussa Dia, Analysant les apports d'un nouvel accord, il se base sur plusieurs scénarios.
El hadji Moussa Dia pense qu'avec un scénario optimiste constitué d'un Accord avec le Fmi, plus des conditions climatiques favorables, la Croissance globale serait entre 10 et 11% (hydrocarbures prises en compte) ou de 4-5% (hors hydrocarbures). Pour les Recettes fiscales, il considère qu'entre entre 90 et 95% des objectifs seront mobilisés.
Mouhamadou Dieng
Publié le 04/11/25 11:06