Le marché des titres publics par adjudication de l'UMOA a connu un premier trimestre 2025 dynamique, marqué par un fort appétit des investisseurs. Dans un contexte d'ajustement des stratégies de financement à court et moyen terme, les États de la zone ont collectivement mobilisé 2 970,07 milliards FCFA (5,14 milliards de dollars). Ce volume représente une progression notable de 87 % par rapport au premier trimestre 2024, où 1 590 milliards FCFA avaient été levés.
- Préférence pour le court terme dans les maturités
Les maturités des titres émis révèlent une préférence marquée pour le financement à court terme. Les titres à 12 mois ont représenté le volume le plus important, avec 1 108,15 milliards FCFA (37,3 % du total). Les titres à trois ans constituent la deuxième catégorie la plus prisée (550,29 milliards FCFA, 18,5 %), suivis par les maturités de 3 mois (325,93 milliards FCFA), 5 ans (234,18 milliards FCFA) et 6 mois (232,58 milliards FCFA).
- Concentration de la détention des titres
Selon les pays de résidence des détenteurs de titres publics, la Côte d'Ivoire confirme sa position dominante avec un portefeuille de 5 765,95 milliards FCFA. Le Sénégal arrive en deuxième position (3 002,5 milliards FCFA), suivi du Bénin (plus de 2 000 milliards FCFA). La catégorie "Siège" représente également un volume significatif de 1 562,89 milliards FCFA, englobant probablement les titres détenus par des institutions régionales.
- Poursuite de la hausse des rendements, en dépit de la stabilité des taux directeurs de la BCEAO
Contrairement à la stabilité affichée par les taux directeurs de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), maintenus à 3,5 % pour le taux directeur principal et à 5,5 % pour le taux du guichet de prêt marginal depuis décembre 2023, les rendements moyens pondérés sur le marché de la dette de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ont continué leur trajectoire ascendante. Cette divergence s'explique par la sensibilité des rendements aux conditions économiques spécifiques prévalant dans chacun des États membres de la zone.
En effet, les rendements moyens pondérés ont connu une augmentation généralisée sur différentes maturités. En détail, la tranche à 364 jours a vu son rendement passer de 8,73 % à 9,53 %, soit une augmentation de 0,80 point de pourcentage, tandis que le rendement de la tranche à 3 ans a progressé de 9,6 % à 9,99 %, enregistrant une hausse de 0,39 point de pourcentage.
Convient il de noter que la progression la plus significative a été observée sur la maturité à 182 jours, dont le rendement a bondi de 6,7 % à 9,39 %, représentant une augmentation de 2,69 points de pourcentage. De même, la tranche à 5 ans a également connu une hausse, passant de 7,6 % à 8,48 %, soit une augmentation de 0,88 point de pourcentage. Enfin, le rendement de la tranche à 7 ans a légèrement augmenté, passant de 8,01 % à 8,34 %, soit une progression de 0,33 point de pourcentage.
- Perspectives pour le deuxième trimestre 2025
Pour le deuxième trimestre 2025, les huit États membres de l'UMOA prévoient de mobiliser un total de 2 600 milliards FCFA. Cette stratégie de financement ambitieuse vise à répondre aux besoins budgétaires et d'investissement des États, tout en dynamisant le marché régional de la dette.
Mamadou Diao BARRY
La Rédaction
Publié le 24/04/25 08:51