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La Banque africaine de développement (BAD) prend très au sérieux l'hypothèse selon laquelle la guerre entre la Russie et l'Ukraine pourrait précipiter des millions d'Africains dans la famine.
Loin d'être pessimistes, ces craintes semblent pourtant être justifiées par les faits. En effet, "les importations de blé représentent environ 90% des 4 milliards de dollars du commerce de l'Afrique avec la Russie et près de la moitié des 4,5 milliards de dollars du commerce du continent avec l'Ukraine", a révélé Akinwumi Adesina, le président de la BAD, cité par Bloomberg.
De fait, la guerre entre ces deux pays qui produisent plus d'un quart des exportations mondiales de blé, limite actuellement les expéditions de cette spéculation sur les marchés internationaux, à un moment où les stocks mondiaux étaient déjà serrés du fait de la Covid-19 ; une situation qui pourrait augmenter le risque d'une véritable crise de la faim dans le monde.
Ces risques de famine seraient particulièrement aigus en Afrique, selon le président de la BAD, où près de 283 millions de personnes souffraient déjà de la faim avant le début de la guerre en Ukraine.
Pour atténuer ces craintes, l'institution financière panafricaine prévoit un plan d'investissement d'un milliard de dollars, soit 656 milliards FCFA, pour stimuler la production de blé sur le continent.
Ces fonds seront destinés à favoriser l'utilisation des technologies résistantes au climat par 40 millions d'agriculteurs africains afin d'augmenter leur production de variétés de blé, de riz, de soja et d'autres cultures dans le but de nourrir environ 200 millions d'Africains.
Ce financement vient ainsi en complément d'un vaste programme d'investissement en préparation sur le continent et initié par la BAD d'une valeur d'environ 58 milliards de dollars.
Dr Ange Ponou
Publié le 15/03/22 18:44
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