En marge des Assemblées annuelles 2025 du FMI et de la Banque mondiale, le groupe des gouverneurs africains, conduit par Hervé Ndoba, ministre des Finances de la République centrafricaine, et la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, ont tenu une réunion de haut niveau à Washington. Il s'agissait de dresser le bilan de la conjoncture économique africaine et définir les orientations stratégiques à moyen terme. Dans un contexte mondial marqué par le ralentissement économique, la montée du protectionnisme et les tensions géopolitiques, le FMI et ses partenaires africains ont réaffirmé leur volonté commune de renforcer la résilience macroéconomique et de consolider la trajectoire de développement du continent.
En effet, malgré un environnement international tendu, la croissance africaine devrait se maintenir à 4,2% en 2025, soutenue par la baisse de l'inflation et des réformes économiques plus structurantes. Les dettes publiques, stabilisées autour de 65% du PIB, et un taux d'inflation moyen ramené à 4% traduisent une certaine maîtrise. Cependant, des vulnérabilités persistent, notamment dans les pays à faible revenu où le service de la dette absorbe jusqu'à 15% des recettes fiscales. Les États fragiles ou affectés par des conflits restent confrontés à des défis structurels, notamment le faible revenu par habitant et la difficulté d'accès au financement extérieur.
Le FMI et les gouverneurs africains ont souligné la nécessité d'intensifier les réformes de gouvernance et de renforcer la mobilisation des ressources intérieures. La digitalisation des systèmes fiscaux, l'élargissement de l'assiette fiscale et la rationalisation des dépenses publiques figurent parmi les leviers prioritaires. En parallèle, les stratégies budgétaires à moyen terme devront conjuguer rigueur et croissance, tout en dégageant des marges pour les investissements dans les infrastructures et le capital humain. Le renforcement de la résilience climatique a également été identifié comme une urgence, alors que les phénomènes extrêmes font perdre chaque année jusqu'à deux points de croissance aux économies les plus vulnérables.
Le FMI a réaffirmé son engagement à soutenir les pays africains à travers des instruments financiers adaptés, notamment la réforme du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance (RPC) et le Fonds pour la résilience et la durabilité (FFRD). Ces deux dispositifs permettent d'offrir des prêts concessionnels à taux zéro et un appui à long terme pour relever les défis structurels et climatiques. Avec près de la moitié des programmes du FFRD déjà alloués à l'Afrique, l'institution entend consolider son partenariat avec le continent pour bâtir une croissance inclusive, durable et mieux préparée aux chocs futurs.
Idrissa Diakité
La Rédaction
Publié le 16/10/25 16:32