Le Nigéria peut désormais revendiquer son statut de première économie d'Afrique, assuré de devancer de loin son grand rival sud-africain qui multiplie les déboires économiques.
L'Afrique du Sud vient en effet d'entrer techniquement en récession depuis fin 2019 après avoir enregistré deux trimestres successifs de baisse de son PIB, d'après les données statistiques publiées ce 3 mars. Après avoir replié de 0,8% au troisième trimestre 2019, le PIB a à nouveau baissé de 1,4% au dernier trimestre.
C'est la deuxième année de suite, après 2018, que le pays entre en récession et il faut remonter à 1994 pour enregistrer une telles contreperformances. Pour l'ensemble de 2019, la croissance du PIB est évaluée à 0,2%, contre 0,8% en 2018 alors qu'elle était de 1,4% en 2017 d'après les données de la Banque mondiale.
La bonne dynamique au Nigéria
A l'inverse, le Nigéria a achevé une année 2019 avec une belle croissance de 2,27%, là où les institutions de Bretton Woods prévoyaient 2%.
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Et si jusque-là deux Etats se disputaient le titre de première économie du PIB, cela tenait de la variation du taux de change du naira par rapport au dollar américain, entre le taux officiel et celui pratiqué par le marché. Toutefois, d'après des informations de Bloomberg, le taux de change retenu n'a aucun impact sur le niveau du PIB.
Qu'il s'agisse du taux officiel (1$ pour 306 N) et de celui du marché (1$ pour 360 N, le plus utilisé par les investisseurs), rapporte le confrère, le PIB nigérian surpasse celui de l'Afrique du Sud.
Ainsi selon le taux, le PIB du Nigéria s'élève à 476 milliards de dollars ou 402 milliards dollars. Alors qu'en face, avec un taux de change moyen de 14,43 rands pour un dollars, le PIB de l'Afrique du Sud est évalué à 352 milliards de dollars. Un écart de 50 à 120 milliards de dollars sépare désormais les deux géants africains.
L'Afrique du Sud, qui avait été confrontée à des périodes de sécheresse ces dernières années qui ont affecté son important secteur agricole, n'est pas encore parvenue à juguler la crise à Eskom, la compagnie publique d'électricité qui alimente le pays à 90%. Une situation qui a fini pour affaiblir son économie : la première puissance industrielle du continent est en effet régulièrement confrontée à des délestages !
Jean Mermoz Konandi
Publié le 04/03/20 13:31