Au Gabon, Karpowership mise sur un navire de 150 MW pour doubler sa production d’électricité

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Le fournisseur turc d'énergie flottante Karpowership va remplacer ses deux centrales flottantes actuelles, installées au large de Libreville, par un seul navire de grande capacité. L'objectif est de passer de 70 à 150 mégawatts injectés dans le réseau, afin de réduire l'écart persistant entre la demande et la production nationale.

Depuis plusieurs mois, le Gabon est confronté à des délestages chroniques, qui touchent aussi bien les ménages que les entreprises. En 2023, le pays disposait d'une capacité installée de 704 MW, loin des besoins évalués à plus de 1 000 MW. Le gouvernement reconnaît que cette fragilité vient '' du vieillissement des infrastructures électriques et d'un manque d'investissements sur près de quinze ans''.

Pour éviter un effondrement complet du réseau, les autorités ont choisi de recourir à des solutions temporaires à haut rendement. En février, elles ont ainsi conclu un nouvel accord avec Karpowership, déjà présent sur place, pour injecter rapidement de l'énergie dans le réseau interconnecté de Libreville. Les deux centrales flottantes turques, installées au large de la capitale, ont commencé à fournir 70 MW supplémentaires dès leur mise en service.

Dans un communiqué publié le 1er août, le ministère de l'Accès universel à l'eau et à l'électricité (MAUEE) a annoncé l'arrêt temporaire, du 1er au 21 août, des installations actuelles. Cet arrêt est présenté comme "une opération exceptionnelle" destinée à déconnecter les deux unités flottantes et à raccorder "un nouveau navire de production d'une capacité de 150 MW".

La Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG) assure que cet arrêt ne devrait pas entraîner de nouvelles coupures massives. "Un dispositif technique permettra de garantir une production quotidienne de 228 MW, pour une demande maximale estimée à 225 MW", peut-on lire dans le communiqué.

Ce renforcement de l'offre s'inscrit dans le Plan national de développement pour la Transition (PNDT), qui ambitionne de porter la capacité installée à 1 280 MW, notamment grâce aux énergies renouvelables. En mai, le gouvernement a créé le Fonds national pour l'énergie et l'eau (FNEE), destiné à financer des projets de production et de distribution électrique.

Ce fonds pourrait contribuer à la relance de projets structurants restés en suspens, comme la centrale thermique d'Owendo (125 MW) prévue pour 2027, ou encore les aménagements hydroélectriques de Ngoulmendjim et de l'Impératrice Eugénie. Selon les estimations officielles, leur redémarrage nécessiterait près de 453 millions de dollars d'investissements.

En attendant, des solutions d'appoint sont déployées. Installation de groupes électrogènes d'une puissance cumulée de 2 350 kVA, et importation de 3 MW depuis la Guinée équatoriale pour alimenter le nord du pays.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 01/08/25 16:36

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