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Le Ghana, deuxième plus grand producteur de cacao en Afrique, est confronté depuis longtemps au problème de la contrebande. Ce phénomène entraîne des pertes financières considérables pour l'État, compromettant ainsi les recettes fiscales.
Les circuits de contrebande ont siphonné environ 160 000 tonnes de cacao au Ghana au cours de la saison 2023/2024, soit plus du tiers de la production totale du pays. C'est ce qu'a estimé Charles Amenyaglo, directeur des services spéciaux de lutte contre la contrebande au Conseil du cacao (Cocobod), contacté par Reuters. L'intensification de ce phénomène fait que le 2ème plus gros producteur de fèves au monde derrière la Côte d'Ivoire n'a officiellement enregistré que 420 000 tonnes au cours de la campagne, en baisse de 36% par rapport à la saison dernière. C'est également le niveau de production le plus bas depuis au moins deux décennies.
Selon Reuters, le Mali, le Burkina Faso et le Togo seraient les principales destinations de ce trafic, notamment parce que le kilogramme de fèves y est mieux valorisé, mais aussi à cause d'une plus grande volatilité du Cedi, la monnaie ghanéenne, par rapport au franc CFA.
"La faiblesse des prix locaux et les retards de paiement poussent certains agriculteurs à vendre à des réseaux de trafiquants. En 2023/2024, le Cocobod n'a pas réussi à payer les fèves à temps en raison de problèmes liés au prêt syndiqué qu'elle utilise pour financer ses achats", explique Charles Amenyaglo. Par l'intermédiaire de la Cocobod, le gouvernement reste un acteur clé de la chaîne de valeur du cacao, vendant les fèves sur le marché central et réglementant les prix pour les producteurs et les acheteurs. Les ventes d'or brun en dehors du cadre fixé par cet organisme réduisent non seulement le volume de fèves, mais aussi les recettes de l'État.
Voir aussi : Le Ghana fixe le prix d'achat du cacao à 1 823 FCFA/kg pour la compagne 2024/2025
Précisons que le Ghana a ouvert, le 10 septembre dernier la saison 2024/25 avec un prix au kilogramme de 1 823 FCFA en hausse de 45% et un nouveau modèle de financement de la production qui vise à enrayer le trafic illicite du cacao.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 18/09/24 17:35
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