Cameroun : La dette publique atteint 14 442 milliards FCFA au premier trimestre 2025

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La dette publique du Cameroun continue de se maintenir à des niveaux jugés soutenables. À fin mars 2025, son encours global s'élève à 14 442 milliards de FCFA, représentant 44,7% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Par rapport aux mois et trimestres précédents, cet encours diminue de 1,4%, et progresse de 5,7% sur un an. Une proportion qui reste nettement en deçà du plafond de 70% fixé par les critères de convergence de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale).

Cette situation témoigne d'une gestion jugée active et prudente par les autorités camerounaises, en phase avec les orientations de la Stratégie d'endettement à moyen terme (SDMT) pour la période 2025-2027. Celle-ci fixe un seuil prudentiel domestique à 50% du PIB, renforçant la volonté de préserver la viabilité de la dette tout en répondant aux besoins croissants de financement.

Voir aussi- Cameroun : La dette publique baisse à plus de 14 200 milliards FCFA à fin 2024

Dans le détail, l'essentiel de cette dette soit 92,8% de l'encours total est porté par l'Administration centrale, avec un montant de 13 405 milliards FCFA. Cela représente 41,5% du PIB. Cette composante a progressé de 6,4% sur un an, mais diminue de 1,4% par rapport aux trimestres et mois précédents, confirmant une tendance à la consolidation budgétaire amorcée par le gouvernement.

La structure de cette dette centrale reste relativement équilibrée : 63,8% sont constitués de dette extérieure, contractée principalement auprès de bailleurs bilatéraux et multilatéraux, tandis que 36,2% relèvent de la dette intérieure, incluant les arriérés de paiement (RAP). Cette composition reflète la stratégie actuelle d'arbitrage entre financements extérieurs à long terme, souvent concessionnels, et emprunts domestiques plus réactifs mais plus coûteux.

En marge de la dette souveraine, les Établissements et Entreprises publics cumulent une dette directe de 1 011 milliards FCFA, équivalant à 3,1% du PIB. Cette composante affiche un léger recul : -0,5% sur un mois, -1,2% sur un trimestre et -3,1% sur un an. La répartition de cette dette indique une prédominance des créanciers extérieurs (48,5%), suivis par les banques locales (32,2%) et la dette flottante (19,3%), souvent liée à des arriérés fournisseurs.

Les Collectivités territoriales décentralisées (CTD) restent faiblement endettées, avec un encours stable à 26 milliards FCFA. Cela ne représente que 0,2% de la dette publique. Toutefois, la part de dette flottante y est significative (60,8%), signe de tensions de trésorerie persistantes. Un effort est actuellement mené pour fiabiliser la comptabilisation de cette dette locale, notamment via une collaboration renforcée entre le ministère des Finances, celui de la Décentralisation et le Comité national des finances locales.

Enfin, les passifs conditionnels explicites de l'État, c'est-à-dire les engagements éventuels pouvant se transformer en dette effective, atteignent 4 899 milliards de FCFA (15,2% du PIB). Ce volume reste stable à court terme mais connaît un léger recul annuel de 0,1%. Ces passifs sont presque intégralement liés à des projets en Partenariat public-privé (PPP), un mécanisme de financement de plus en plus sollicité, alors que les garanties directes de l'État restent marginales (0,1%).

Même si la trajectoire actuelle demeure sous contrôle, les autorités doivent composer avec un environnement de plus en plus contraint : réduction des financements concessionnels, coûts croissants sur le marché intérieur, et nécessité de préserver l'espace budgétaire pour les investissements prioritaires. Le maintien de la dette publique sous la barre des 50% du PIB apparaît donc comme un défi central pour les années à venir, dans un contexte où la mobilisation des recettes reste encore perfectible.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 12/05/25 08:21

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