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Au Cameroun, Les finances publiques restent marquées par une forte accumulation de dettes internes non réglées. Au 31 mars 2025, l'encours des Restes à Payer (RAP) de l'État s'élève à 853,7 milliards de FCFA, selon des données récemment actualisées par la Direction générale du Trésor, de la Coopération financière et monétaire. " L'encours des Restes à Payer (RAP) du mois de décembre 2024, précédemment évalué à environ 679,8 milliards de FCFA, a été actualisé par la Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire à fin mars 2025 à 853,7 milliards de FCFA, dont 62,7% correspond aux RAP de plus de 3 mois et 37,3% aux RAP de moins de trois mois ", peut-on lire dans la note de conjoncture sur la dette publique du 18 mars 2025, élaborée par la Caisse autonome d'amortissement (CAA).
Ce montant, identique à celui arrêté au 31 décembre 2024, traduit une hausse de 37,4% en glissement annuel, comparé à l'encours de mars 2024 (621,5 milliards de FCFA). La raison ? La situation des RAP au titre des trois premiers mois de l'année 2025 n'a pas encore été consolidée. En l'absence de données actualisées, les autorités ont donc maintenu l'évaluation précédente.
Dans le détail, 62,7% de l'encours, soit 535,7 milliards de FCFA, concernent des arriérés de plus de trois mois. Ces dettes anciennes, désormais intégrées à la dette publique intérieure, ont progressé de 21,6% sur un an. Les RAP de moins de trois mois représentent pour leur part 318 milliards de FCFA, soit 37,3% de l'encours total.
Les postes les plus touchés par ces retards de paiement sont ceux liés aux biens et services, aux investissements, aux transferts, et aux subventions. Parmi les RAP de plus de trois mois, les biens et services pèsent à eux seuls 260,4 milliards de FCFA, soit près de la moitié de cette catégorie. Viennent ensuite les investissements et fonds de contrepartie (88,3 milliards), les autres transferts (73,5 milliards), les autres dépenses du personnel (28,5 milliards), les subventions (51,2 milliards) et les participations ou opérations de restructuration (31,5 milliards). La dette intérieure budgétaire, bien que marginale, s'élève à 2,2 milliards de FCFA.
Concernant les RAP de moins de trois mois, les biens et services restent là aussi le poste le plus lourd (126,3 milliards de FCFA), suivis par les investissements (46 milliards), les participations (41,2 milliards), les autres transferts (62,3 milliards), les subventions (24,8 milliards) et les autres dépenses du personnel (17,4 milliards).
Pour rappel, les restes à payer désignent les engagements pris par l'État : contrats signés, commandes passées, qui n'ont pas été soldés à la clôture de l'exercice budgétaire. Ils traduisent une obligation de paiement non exécutée et suivent un cycle en trois étapes : engagement, liquidation, puis paiement. Lorsque cette chaîne est rompue, la dépense est reportée à l'année suivante, alimentant les arriérés.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 12/05/25 16:26
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