Ce qu’il faut savoir sur l’élection à la présidence de la BAD

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Le 29 mai prochain, les projecteurs seront braqués sur Abidjan, où les 81 gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) se réuniront pour désigner le prochain président de l'institution. Cette élection, organisée dans le cadre de l'Assemblée annuelle de la Banque, déterminera qui succédera au Nigérian Akinwumi Adesina, dont le second mandat s'achève officiellement le 31 août 2025. 

À l'heure où l'Afrique fait face à des défis économiques et climatiques majeurs, ce scrutin revêt une importance géopolitique majeure. Le président élu pilotera une banque continentale au rôle central dans le financement des infrastructures, la transition énergétique, la résilience climatique et l'intégration économique africaine. 

Un processus électoral strict à double majorité 

La présidence de la BAD est régie par un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. Le processus électoral, réputé pour sa rigueur, se déroule à huis clos, en présence uniquement des gouverneurs, de leurs suppléants, ainsi que des administrateurs. Le président sortant, même s'il ne se représente pas, ne peut y assister.

Pour être élu, un candidat doit impérativement réunir une double majorité :

En cas d'impasse après cinq tours de scrutin, le Conseil des gouverneurs peut décider d'ajourner le vote. Un président intérimaire est alors nommé jusqu'à la tenue d'une nouvelle élection. 

Cinq candidats en lice, cinq visions du développement africain

Le Conseil des gouverneurs a validé cinq candidatures, reflétant la diversité des profils et des régions du continent : 

Amadou Hott (Sénégal)

Ancien ministre sénégalais de l'Économie et ex-vice-président de la BAD, Hott est un architecte de la transition énergétique en Afrique. Il défend une BAD catalyseur d'emplois, de systèmes alimentaires résilients et de solutions climatiques innovantes. 

Samuel Munzele Maimbo (Zambie)

Ex-haut responsable de la Banque mondiale, Maimbo capitalise sur son réseau global et son expertise en mobilisation de ressources. Il ambitionne une BAD plus agile et mieux connectée aux marchés de capitaux mondiaux. 

Sidi Ould Tah (Mauritanie)

Ancien ministre mauritanien et ex-directeur de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Ould Tah mise sur l'approfondissement des partenariats Sud-Sud et une BAD plus engagée dans les projets de terrain. 

Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud)

Actuelle vice-présidente principale de la BAD, elle est la seule femme candidate. Experte en finance, elle veut renforcer le rôle de la Banque comme pont entre le secteur privé africain et les bailleurs internationaux. 

Mahamat Abbas Tolli (Tchad)

Ex-gouverneur de la BEAC, il est soutenu par la CEMAC. Fort de son expérience en politique monétaire, il plaide pour une BAD disciplinée sur le plan financier, moteur de stabilité macroéconomique dans la sous-région. 

Un scrutin aux enjeux continentaux et internationaux 

Cette élection intervient dans un moment charnière pour l'Afrique. Le continent cherche à accélérer sa relance post-COVID, à investir massivement dans les infrastructures vertes et à s'adapter aux mutations géopolitiques globales, notamment dans l'accès au financement. 

Le futur président devra aussi équilibrer les intérêts des membres régionaux et non régionaux, tout en renforçant la transparence, l'efficacité institutionnelle et la crédibilité de la BAD face aux agences de notation et aux marchés. 

Le 29 mai 2025, la BAD ne se contentera pas d'élire un président : elle définira le cap stratégique du développement africain pour les cinq prochaines années. Dans un contexte de pression climatique, de besoin urgent en financement, et de repositionnement des institutions multilatérales, le choix du nouveau dirigeant sera scruté de près par les marchés, les partenaires techniques et financiers, mais surtout par les États africains eux-mêmes.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 23/05/25 17:21

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