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Vingt-six ans après l'installation de son siège à Lomé, au Togo, la Banque d'Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) s'apprête à ouvrir son tout premier bureau de représentation à Abidjan. Un choix stratégique pour l'institution régionale, qui renforce ainsi sa représentativité territoriale dans l'espace communautaire, en s'ancrant dans la première économie de la zone linguistique francophone de la région.
L'accord de siège, signé ce 12 mai à la faveur de l'Africa Ceo Forum, tenu au Sofitel Hôtel Ivoire, consacre officiellement l'ouverture prochaine de cette antenne ivoirienne. Au-delà du geste protocolaire, l'initiative marque une accélération dans la réforme institutionnelle engagée par la BIDC depuis 2023, avec pour objectif de réorganiser son architecture opérationnelle afin d'être au plus près des acteurs économiques. En ciblant la Côte d'Ivoire, la Banque ne cache pas son ambition de se rapprocher de la sphère privée locale et de mieux accompagner les projets à fort potentiel dans la région.
Car Abidjan n'a pas été choisie au hasard. Avec un produit intérieur brut en progression moyenne de 6,3 % entre 2022 et 2024, la Côte d'Ivoire se positionne aujourd'hui comme une locomotive économique de la CEDEAO. Elle est aussi le troisième plus important actionnaire de la BIDC, ce qui en fait un partenaire stratégique de premier plan. Les engagements de la Banque dans le pays ont d'ailleurs atteint 567,6 milliards FCFA à fin 2024, répartis sur 51 projets dans des secteurs aussi variés que l'agro-industrie ou les infrastructures routières.
Pour Nialé Kaba, ministre de l'Économie, cette implantation vient conforter le rôle régional croissant de la Côte d'Ivoire. La responsable gouvernementale y voit un levier supplémentaire pour attirer des capitaux, dynamiser les chaînes de valeur et appuyer la transformation structurelle de l'économie. Le président de la BIDC, Dr Georges Agyekum Donkor, a quant à lui insisté sur l'importance de rapprocher l'institution de ses bénéficiaires finaux, dans un contexte où les besoins d'investissement ne cessent de croître.
En filigrane, cette ouverture illustre aussi la volonté de la Banque de sortir d'une logique centralisée pour adopter une approche plus décentralisée, plus réactive. Un virage qui pourrait inspirer d'autres institutions régionales dans les années à venir.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 13/05/25 16:18
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