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Le Trésor public gabonais a ouvert ce 5 mars, les souscriptions pour un emprunt obligataire sur le marché financier de la CEMAC, son 9e depuis 2007. A travers cette opération qui devrait se clôturer dans 24 jours, le pays espère mobiliser 150 milliards FCFA (environ 24,7 millions de dollars US) auprès des investisseurs de la région pour financer ses projets de développement. Pour l'accompagner dans ce processus, Libreville s'est attaché les services de ESS Bourse, la banque d'affaires du Camerounais Christian Din Dika qui intervient comme arrangeur principal et chef de file.
Pour élargir la base des investisseurs, le pays a opté pour un taux d'intérêt variable adossé à trois tranches. Sur ce type d'opérations, plus la maturité est longue plus le rendement est élevé ce qui permet à l'investisseur d'envisager une optimisation de ses rendements sur le même risque émetteur. Ainsi, les taux fixés par le Gabon sont de 6% net/an sur 3 ans ; 6,5% net/an sur 5 ans et 7,5% net/an sur 7 ans.
Cette levée de fonds par appel public à l'épargne est la première d'une série de trois que le pays prévoit de réaliser cette année sur le marché financier régional. Les deux autres porteront sur 200 milliards FCFA chacune, soit une sollicitation globale de 550 milliards FCFA (906 millions USD) du pays cette année, contre 150 milliards FCFA l'année dernière. La date de tenue des deux autres opérations n'est pas connue mais on sait que Building Emerging Markets Securities (Bems) et ASCA, la banque d'affaires d'Attijariwafa dans la CEMAC, devraient piloter ces opérations.
L'offensive du Gabon sur le marché domestique de la dette se justifie par le fait que le pays sera sevré de la plupart des financements de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux (FMI, la BAD, l'AFD) en représailles au coup d'État militaire d'août 2023. Or dans le même temps, les dépenses de trésorerie augmenteront de 8% en glissement annuel.
Toujours cette année, Libreville a également prévu un emprunt international de 778 millions USD destiné à refinancer ses euro-obligations arrivant à échéance en 2025.
Cédrick Jiongo
La Rédaction
Publié le 05/03/24 15:12
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