Depuis le 22 mars dernier, le paiement et la déclaration des impôts doivent désormais s'effectuer en ligne via la plateforme e-Tax. Ce projet s'inscrit dans une réforme engagée il y a deux ans, après la mise en place en 2024 du logiciel Sydonia pour les opérations douanières, qui a permis une hausse notable des recettes. L'objectif affiché par les autorités est de renforcer la mobilisation des ressources publiques et de limiter les pertes liées aux irrégularités dans la collecte des impôts. Cette initiative s'inscrit également dans le cadre des engagements pris par le gouvernement auprès du Fonds monétaire international (FMI), qui conditionne la poursuite de son appui financier à l'amélioration de la transparence et de l'efficacité des finances publiques.
Toutefois, la généralisation du télépaiement se heurte à plusieurs obstacles, notamment la qualité de la connectivité en RCA. Bien que le pays ait investi dans le déploiement de la fibre optique sur 1 200 km dans le Sud-Ouest début 2024, l'accès à Internet reste limité et coûteux, y compris dans la capitale Bangui. Cette contrainte pourrait freiner l'adoption de l'outil par les contribuables.
Par ailleurs, la réforme intervient dans un contexte de lutte contre les détournements de fonds publics. Début janvier, le ministère des Finances a révélé des malversations portant sur au moins 8 milliards de FCFA dans des postes comptables déconcentrés, conduisant à la suspension de plusieurs responsables.
Selon les autorités, les réformes fiscales et douanières déjà mises en place ont permis d'accroître progressivement les recettes de l'État, passées de 84 milliards de FCFA en 2016 à plus de 142 milliards aujourd'hui. L'objectif est désormais de porter ce chiffre à 185 milliards de FCFA en 2025. L'interconnexion entre e-Tax et d'autres plateformes de gestion financière, comme Sim_Ba, devrait faciliter le suivi des transactions et l'élargissement de l'assiette fiscale.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 28/03/25 12:19