L'économie ivoirienne signe un début d'année 2025 particulièrement vigoureux. En effet, au terme du conseil des ministres de ce 30 juillet à Abidjan, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a annoncé un excédent commercial qui a atteint 1 462 milliards FCFA, à la fin du premier trimestre, contre 423 milliards FCFA un an plus tôt, soit une progression de près de 245%. Une performance qui témoigne d'un net redressement des fondamentaux économiques du pays, malgré un contexte international encore incertain.
Cette amélioration spectaculaire de la balance commerciale repose sur une conjoncture favorable dans le secteur tertiaire et le secteur secondaire. Le secteur tertiaire, pilier des services, enregistre une nette accélération. Deux moteurs ont particulièrement soutenu cette dynamique, en l'occurrence le trafic maritime, en hausse de 18,2%, reflétant une reprise soutenue des échanges portuaires, le chiffre d'affaires global du commerce, en progression de 10%, témoigne de la vitalité du commerce intérieur et de la demande sous-régionale.
Du côté du secteur secondaire, la production industrielle a crû de 3,7% en moyenne sur la période, avec une contribution significative des industries extractives et manufacturières, deux sous-secteurs particulièrement stratégiques pour la compétitivité du tissu productif national.
Le secteur primaire, quant à lui, affiche une performance plus contrastée. La filière café-cacao, traditionnellement locomotive des exportations agricoles ivoiriennes, a été affectée par des conditions climatiques défavorables. Toutefois, cette baisse a été en partie compensée par un rebond de la production de noix de cajou, grâce à des conditions agro-climatiques favorables et à l'introduction de traitements phytosanitaires innovants.
Des signaux positifs pour la résilience économique
Au-delà des chiffres bruts, l'excédent commercial record du premier trimestre 2025 reflète une amélioration structurelle de l'économie ivoirienne, avec un tissu productif qui se diversifie progressivement, et une montée en puissance des secteurs à forte valeur ajoutée comme les services logistiques et l'industrie manufacturière.
La performance du commerce extérieur constitue un indicateur clé de résilience, alors que le pays reste confronté à des défis tels que la volatilité climatique, la transformation incomplète de certaines chaînes de valeur agricoles et la pression sur les infrastructures. Si cette tendance se confirme au cours des prochains trimestres, la Côte d'Ivoire pourrait se rapprocher de ses objectifs de consolidation budgétaire et d'équilibre macroéconomique, tout en renforçant sa position comme hub commercial et industriel de l'Afrique de l'Ouest.
Narcisse Angan
Publié le 01/08/25 14:56