Côte d’Ivoire : La déflation fait son retour 8 ans après

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En mai 2025, la Côte d'Ivoire a enregistré une inflation négative de -0,1%, un phénomène que les économistes qualifient de ‘'déflation''. Ce niveau n'avait plus été observé depuis juin 2017, soit quasiment depuis 8 ans Si cette évolution peut sembler, à première vue, favorable au pouvoir d'achat des ménages, elle soulève aussi plusieurs interrogations sur la dynamique économique actuelle.

Ce recul des prix est principalement lié à une baisse modérée, mais significative, des produits alimentaires. Catégorie la plus sensible pour les populations, l'alimentation a vu ses prix diminuer de 0,1% sur un an. Cette tendance s'explique surtout par une forte chute des prix du ‘'poisson frais, réfrigéré ou congelé'', en baisse de 15,4%, et des ‘'fruits tropicaux, dattes et figues'', dont les prix se sont contractés de 16,9%.

Ces reculs ont pesé suffisamment dans la balance pour compenser d'autres hausses au sein du panier alimentaire, notamment celle des ‘'tubercules, plantains et bananes à cuire'', qui ont vu leurs prix grimper de 13,5%. Les céréales (2,2%), la viande (+4,8%) et les ‘'légumes fruitiers, frais ou réfrigérés'' (+4,7%) ont également connu des hausses, mais moins marquées.

La déflation n'a pas touché uniquement les produits alimentaires. D'autres secteurs ont également enregistré une baisse des prix. C'est le cas du ‘'logement, de l'eau, du gaz et de l'électricité'' (-0,9%), mais aussi des transports (-0,8%), de la santé (-1,9%), des services de restauration (-0,7%) et des loisirs (-1,5%). Ces évolutions indiquent un affaiblissement plus généralisé des pressions inflationnistes, potentiellement lié à une demande intérieure en perte de vitesse.

Deux catégories ont cependant échappé à cette tendance baissière. Il s'agit des services de communication, dont les prix ont augmenté de 4,8%, ainsi que l'enseignement, en hausse de 1,9%. Cela reflète des ajustements spécifiques liés aux coûts technologiques et à la réforme des systèmes éducatifs.

Contrairement à l'inflation, qui désigne une hausse généralisée des prix, la déflation est souvent perçue comme un symptôme de ralentissement. Lorsque les prix baissent trop longtemps, les consommateurs peuvent reporter leurs achats dans l'espoir de prix encore plus bas, ce qui pénalise les entreprises. À terme, cela peut affecter la croissance, freiner l'investissement, et même peser sur l'emploi.

Si la baisse des prix soulage temporairement les ménages, notamment dans un contexte où le coût de la vie est une préoccupation majeure, elle pourrait aussi traduire un essoufflement de la consommation.

Dr Ange Ponou

Publié le 18/06/25 19:30

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