Les Bâtisseurs de l’Économie africaine : Un rendez-vous pour célébrer la gouvernance

C'est reparti pour la 15ᵉ édition des ‘'Bâtisseurs de l'Économie Africaine'', un événement qui met à l'honneur chaque année les femmes et les hommes qui façonnent le développement du continent. Entrepreneurs, gestionnaires, investisseurs ou institutions : tous ceux qui participent activement à la transformation économique de l'Afrique y sont célébrés.

Organisée ce 17 juin aux deux plateaux, autour du thème ‘'Contribution du PAGDA à la gouvernance économique et la délivrance des services de base aux citoyens'', cette édition a offert un cadre privilégié de réflexion sur les enjeux majeurs de l'intégration économique régionale, illustrés notamment lors du panel ‘'Entreprendre pour l'intégration régionale''. Ce panel, animé par des experts et entrepreneurs africains notamment, Dr Elias Diomandé, président de la confédération général des PME de Côte d'Ivoire, Cissé Sakande, DG de SNEDAI Technologies qui au cours de la discussion a déclaré : ‘'Un jour, le monde tremblera parce que l'Afrique sera réveillée.''

Le forum a ainsi mis en lumière le rôle déterminant des acteurs économiques dans la promotion d'une Afrique plus intégrée, compétitive et résiliente. Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques et des défis économiques croissants, l'intégration économique apparaît comme une voie stratégique indispensable pour renforcer la solidité du continent. Elle permet l'élargissement des marchés, la réduction des barrières commerciales, un meilleur accès au financement, ainsi que l'encouragement des investissements, autant de leviers essentiels pour accélérer l'émergence africaine.

PAGDA, une révolution numérique au service de la gouvernance et des services publics en Côte d'Ivoire

Madeleine Yao, conseillère du ministre des Finances et du Budget et coordinatrice du Programme d'Amélioration de la Gouvernance et des Services aux citoyens (PAGDA), a présenté les avancées majeures de ce projet soutenu par l'État ivoirien et la Banque mondiale. Lancé il y a plus de dix ans dans un contexte où la Côte d'Ivoire faisait partie des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), le PAGDA a permis la mise en œuvre de réformes profondes dans plusieurs secteurs clés, contribuant à améliorer la gouvernance économique et la qualité des services publics.

Parmi les réalisations phares, la digitalisation de l'administration avec des systèmes innovants tels que le SIGFAE, pour la gestion précise des carrières des fonctionnaires, ou encore le SYNAPSE, outil de suivi des investissements publics garantissant la traçabilité et l'efficacité budgétaire. La deuxième phase du programme se concentre désormais sur une gouvernance numérique plus intelligente, avec une nouvelle méthode de financement basée sur la réalisation préalable des actions suivie du remboursement par la Banque mondiale, assurant ainsi une garantie de résultats.

Le programme s'articule autour de plusieurs axes stratégiques : une mobilisation accrue et rationnelle des ressources publiques, l'inclusion financière à travers l'éducation numérique, et la sélection de secteurs sensibles pour la réforme comme l'éducation, l'entretien routier, les finances publiques, et la santé. Ces efforts se traduisent par des innovations concrètes telles que l'affectation en ligne des élèves, l'utilisation de l'intelligence artificielle via DomConnect pour le suivi scolaire, ou encore la digitalisation complète de la gestion des marchés publics d'entretien routier.

L'intégration de l'intelligence artificielle est également perçue comme un levier incontournable pour accompagner la digitalisation et rendre les services publics plus intelligents et efficaces, un enjeu majeur pour ne pas laisser l'Afrique à la traîne dans cette révolution technologique.

Enfin, cette 15ᵉ édition des Bâtisseurs de l'Économie Africaine s'est conclue par un appel vibrant à valoriser le capital humain local, à croire en la capacité des acteurs ivoiriens et africains à mener des projets à fort impact. Comme le rappelle Madeleine Yao, ‘'Ce n'est pas le statut qui fait la force, mais l'impact du projet que l'on porte.'' Une invitation à continuer à bâtir, ensemble, un avenir économique solide et durable pour l'Afrique.

Fanuelle YAO 

La Rédaction

Publié le 18/06/25 16:30