En Côte d'Ivoire, les prix à la consommation poursuivent leur raffermissement, surtout à un rythme soutenu depuis le début de l'année 2021, en lien avec des tensions inflationnistes observées sur les prix des denrées alimentaires et à moindre degré sur ceux des produits non comestibles.
Au mois de mai 2021, l'indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) a augmenté de +4,2% en glissement annuel, après une hausse de +3,9% en avril, +3,3% en mars, +3,2% en février et +2,3% au mois de janvier 2021, selon les chiffres officiels consultés par Sika Finance.
Cette accélération du niveau général des prix est essentiellement portée par le dynamisme des prix des produits alimentaires qui ont enregistré un accroissement de +7% en mai 2021, après une hausse de +5,3% en avril et +5,2% en mars 2021.
Cette évolution des prix des denrées alimentaires reste surtout marquée au niveau des tubercules et plantains (+21,1%), de la viande (+12,8%), du poisson (+9,6%), des huiles et graisses (+8,2%) et à un degré moindre, du sous-poste "Lait, fromages et œufs" (+2,5%).
En outre, le renchérissement des prix au niveau de la composante "Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles" s'est également accéléré (+4,4% en mai contre +4,1% en avril), porté par la forte hausse du coût des loyers (+7,7% en mai contre +6,1% en avril). Cette situation pourrait s'expliquer par le déficit accru d'offre de logements dans le pays, surtout à Abidjan, la capitale économique.
Au niveau des services de transport et de communication, l'augmentation des prix reste significative avec des hausses respectives de +4% et +4,2% en mai 2021, dans la même veine que celle des services d'hôtellerie et restauration (+3,3%) et d'enseignement (+4,2%).
Voir aussi - Côte d'Ivoire : L'inflation s'accélère à +3,9% en avril
S'agissant de l'inflation en moyenne annuelle qui permet de situer l'évolution des prix par rapport au critère de convergence communautaire, elle est ressortie à +2,9% en mai 2021, contre +2,7% le mois précédent.
L'inflation en Côte d'Ivoire est ainsi sur le point de battre la norme communautaire de +3%. Une situation qui pourrait être imputable à la politique monétaire de la Banque centrale, dans la mesure où l'inflation en moyenne annuelle n'était que de +1,6% en juin 2020, date à laquelle l'institution d'émission monétaire avait abaissé ses taux directeurs au niveau le plus bas jamais atteint.
Dr Ange Ponou
Publié le 21/06/21 14:06