Le groupe sud-africain Tiger Brands, maison mère de l'entreprise camerounaise Chococam, est de nouveau au centre de l'actualité. Selon des informations disponibles au 16 septembre 2025, des opérateurs économiques locaux seraient en pourparlers pour le rachat des 74,7 % de parts que détient le groupe dans cette filiale spécialisée dans la transformation du cacao.
Le 04 juin 2025, Tiger Brands a confirmé qu'il ''examine actuellement les meilleures options de valorisation et de sortie " pour plusieurs de ses actifs considérés comme non stratégiques. Chococam figure sur cette liste aux côtés de King Foods (confiserie), de certaines unités sud-africaines de transformation du maïs et du blé, ainsi que de Langeberg & Ashton Foods, la division consacrée aux fruits en conserve. Selon les précisions du groupe, cette politique de cessions, initiée en mai 2025 après la publication des résultats semestriels, a déjà rapporté environ 4,3 milliards de rands, soit près de 141,9 milliards de FCFA.
À Yaoundé, la rumeur d'une implication de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) a été formellement démentie. Dans un communiqué mis en ligne en fin de semaine dernière, son directeur général, Alain Olivier Noël Hekulu Mvondo, a précisé que "Cette information est totalement fausse. Il invite par conséquent ceux qui l'ont initiée, ou la proposent sans vérification, à plus de responsabilité et de vigilance. La Cnps reste néanmoins engagée dans d'autres projets importants pour l'économie nationale."
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Un autre nom régulièrement cité est celui de Célestin Tawamba, président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam). Contacté par nos confrères de Cameroon Tribune, l'homme d'affaires a indiqué qu'il "se prononcerait sur le sujet en temps opportun", sans confirmer ni infirmer son intérêt pour le dossier. Toutefois, des sources proches du dossier confirment que le magnat camerounais qui a récemment acquis des unités du français Somdiaa au Cameroun et au Congo, a entrepris des démarches allant dans le sens d'un rachat
Si l'usine de Douala, fondée en 1967, conserve un ancrage solide dans la production et la distribution de produits à base de cacao au Cameroun, au Nigeria et dans plusieurs pays d'Afrique centrale et occidentale, son attractivité pour d'éventuels repreneurs est assombrie par un contentieux judiciaire d'envergure. Depuis 2020, Chococam est entraînée dans un litige opposant un établissement bancaire sud-africain, présentée comme son actionnaire à l'homme d'affaires camerounais Baba Ahmadou Danpullo. Ce dernier a vu une partie de ses biens immobiliers saisis en Afrique du Sud par la First National Bank. En réaction, il a obtenu devant la justice camerounaise la saisie conservatoire des comptes bancaires de plusieurs filiales sud-africaines opérant dans le pays, dont Chococam et MTN.
L'affaire connaît des rebondissements permanents. Le 26 février 2025, la Cour d'appel du Littoral a ordonné la main-levée des saisies pesant sur les comptes des deux entreprises, mais une nouvelle décision judiciaire, rendue le jour même à la requête de la société Bestinver appartenant à Danpullo, a aussitôt rétabli le gel. Selon les documents judiciaires consultés, les montants en jeu atteignent 275,5 milliards de FCFA, en incluant les fonds initialement saisis, les intérêts et les frais divers. Pour Chococam, cette situation a pour effet immédiat de restreindre sa trésorerie et de fragiliser ses opérations courantes, avec un impact direct sur sa valeur aux yeux d'investisseurs potentiels.
C'est le 31 juillet 2008, que Tiger Brands avait acquis ses 74,7 % de parts auprès du groupe suisse Barry Callebaut, leader mondial du cacao et du chocolat. Les 25,3 % restants du capital sont toujours détenus par des actionnaires privés.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 16/09/25 14:22