Du 2 au 4 décembre 2025, Bamako accueillera un rendez-vous inédit de l'investissement international. Le Forum d'investissement de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) veut donner une nouvelle impulsion à l'Afrique, en transformant son potentiel économique considérable en projets concrets.
Une ambition qui reflète les attentes d'un continent encore trop souvent décrit comme une ‘'promesse non tenue'' mais dont la dynamique démographique et la richesse en ressources naturelles continuent d'attirer les capitaux.
L'Afrique, un gisement d'opportunités
Avec plus d'1,4 milliard d'habitants, dont près de 60% ont moins de 25 ans, l'Afrique dispose d'un capital humain hors norme. Ses ressources naturelles abondantes (du cacao ivoirien à l'or malien en passant par le gaz mozambicain) ainsi qu'une urbanisation rapide, font de ses marchés parmi les plus prometteurs au monde.
Selon la Banque mondiale, la croissance moyenne du PIB en Afrique subsaharienne pourrait atteindre 3,7% en 2025, contre 3,2% en 2024. Pour les États membres africains de l'OCI, ces perspectives s'appuient sur des secteurs phares : l'agroalimentaire, les mines, les infrastructures, les énergies renouvelables, le textile, le tourisme ou encore les services financiers. ‘'L'Afrique est aujourd'hui le dernier grand réservoir d'opportunités économiques de la planète'', résume un haut responsable du Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), organisateur de l'événement.
Un forum conçu comme accélérateur
Le Forum d'investissement de l'OCI, organisé avec le soutien du Groupe de la Banque islamique de développement et du gouvernement malien, se veut un espace de convergence entre décideurs publics et privés. Ministres, PDG d'agences de promotion des investissements, dirigeants de banques multilatérales et fonds d'investissement viendront identifier les freins au développement et proposer des solutions.
Au programme figurent des panels de haut niveau sur le climat des affaires, des tables rondes sectorielles, des expositions d'opportunités et surtout des séances de mise en relation. Le Forum prévoit également le lancement d'une base de données sur les projets africains de l'OCI et la création d'un groupe de réflexion dédié à l'investissement.
Des ambitions multiples
Les organisateurs affichent plusieurs priorités : accroître les flux d'investissements intra-OCI, renforcer les partenariats public-privé, soutenir les PME locales, favoriser l'entrepreneuriat des jeunes et des femmes et mobiliser la finance islamique à travers des instruments innovants. En 2024, les flux d'investissements directs étrangers vers l'Afrique avaient atteint près de 54 milliards de dollars, selon la CNUCED, un montant jugé insuffisant au regard des besoins de financement estimés à plus de 200 milliards USD par an pour les infrastructures seules.
La finance islamique, en forte croissance, pourrait jouer un rôle central. Les sukuks, obligations conformes à la charia, ont déjà permis de lever plus de 20 milliards USD en Afrique sur la dernière décennie. Leur potentiel de développement demeure immense pour financer routes, centrales électriques ou projets agricoles.
La Rédaction
Publié le 29/09/25 17:26